Des choses gentilles à dire sur ce film :

Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ? est comme son nom l’indique une comédie familiale de Noël qui met un chien (qui parle) au premier plan. Un doublé magique... mais facilement décevant parce que ventres mous, parce que routine, parce que rien à foutre. Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ? n’est pas décevant : chaque personnage est une folie, chaque décor est une aventure, à chaque fin de scène, on est rassasié.

Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ? c’est l’histoire de Toby (Adam Hicks), un petit chien fougueux - la preuve il perturbe régulièrement la classe de yoga des rennes et on discute même de son cas en conseil d’administration - mais plein d’ambition : il rêve de tirer un jour le traîneau du Père Noël. Rêve pour lequel il est pris de haut par ses collègues du service de sélection des enfants sages/pas sages du Pôle Nord... si tant est que ces chiens de tous poils arrivent à regarder dans la même direction. Rien que cette mise en bouche place direct la barre assez haut : les idées semblent avoir été griffonnées après une cuite au lait de poule et leur mise en place est au-delà du foireux : ah là là cette salle du conseil d’administration qui ressemble à une salle des fêtes louée pour l’occasion, sans le mobilier ou presque mais avec son capitaliste de compèt’, ces chiens qui ne comprennent pas du tout ce qu’ils foutent là doublés par deux gonzes en roue libre (le nombre de hin hin hin ! qui ponctue les dialogues est orgiaque).

La suite est relativement balisée, le toutou embarque secrètement dans le traîneau du père Noël et se retrouve accidentellement parachuté dans une famille de l’Iowa, il se retrouvera aux prises avec des cambrioleurs de pacotille tandis qu’un elfe du Père Noël sera dépêché pour le ramener au bercail. Inutile de dire qu’il finira par avoir le privilège de tirer le traîneau du Père Noël... Mais voilà, l’intérêt du truc réside dans sa manière d’amener tout ça.

En fait même si le chemin est balisé, ça n’empêche pas le téléfilm de partir en vrille à tout moment, et tout le monde s’y met : scénariste, réalisateur, acteurs et actrices, compositeur, doubleurs... Resucée du thème d’Edward Scissorhands et magie pleine de paillettes un plan, insistance sur la rondelle d’un chien le suivant, montage qui agresse les nerfs, acteurs qui font de l’air mélangeage de salade au-dessus d’un saladier, ou introduction régulière de nouveau personnage avec ses traits de caractère générés aléatoirement et surtout une voix qui lui est propre (quand bien même son doubleur a un portefeuille de dix personnages), il y a toujours un élément qui va venir perturber la lecture du film.

Tu vois le GIF tiré de Community qui montre Troy le sourire aux lèvres les bras de chargés de pizzas entrer dans une pièces en flammes où tout le monde s’agite. Voilà, toi, innocent spectateur qui tombe sur une diffusion de Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ?, tu es Troy. Et tu mets les pieds dans un tourbillon de folie qui te pousse régulièrement à t’interroger sur ce que tu regardes. Pire que ça, c’est communicatif et le n’importe quoi ambiant finit toi aussi par t’emporter. Croyez-le si vous voulez mais il a fallu plusieurs visionnages pour se rendre compte que l’elfe chargé de retrouver Toby, Leroy (Tyler Thirnbeck), ne parlait pas « d’enculer l’arbitre » mais bien « d’engueuler l’arbitre ». Oui, niveau doublage ça articule pas toujours, mais c’est pas ça le cœur du truc. Le cœur du truc c’est que même si ça peut paraître déplacé comme réflexion dans un film pour enfant, l’idée qu’ils aient pu la caser arrive bien avant de se dire attends attends, peut-être que j’ai mal compris.


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/y-a-t-il-un-chien-pour-conduire-le-traineau


Ou sinon, je regarde juste les 49 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Bonus

Enfant qui joue mal

Personnage > Agissement

Avale son café d’un trait debout près de l’évier avant de partir précipitamment au boulot – Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » – Démission grandiloquente (ou abrupte, etc.) – Femme qui sauve un homme en mauvaise posture – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps – Super pouvoir > Ce qui lui a été dit lui revient en tête mot pour mot

Personnage > Caractéristique

Stylé > Tope aux vannes nulles de son ami·e

Personnage > Citation

Questionne > « T’es là pour quoi ? »

Personnage > Héros ou héroïne

Caractère > Est pote avec tout le monde

Personnage > Interprétation

En fait des caisses – Parle la bouche pleine

Personnage secondaire

Conseil d’administration – Petits voyous Disney Channel – Sbire neuneu

Réalisation

Grammaire > Passage musical – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture > Survol à basse altitude de vastes éléments naturels – Technique > Plan drone moche – Woosh > Mise en scène

Réalisation > Accessoire et compagnie

Hot dog

Réalisation > Audio

Ambiance sonore > Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit générique > Son de dessin animé : ressort, clochette, etc. – Effet > Bruitage d’apparition/disparition/téléportation – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Musique > Classique

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Chien qui saccage un intérieur (gag) – Est bourré·e ou drogué·e (gag) – Gag avec un animal – Gag cartoonesque – Gag cartoonesque > Bruit exagéré de verre cassé après un jeter d’objet hors champ – Pipi, caca, prout – Quiproquo de situation – Ronflements – Scène de présentation de chenil qui reprend les codes du film de prison

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle – Bute sur un mot scientifique/étranger visiblement compliqué / remplace la dernière syllabe d’un mot compliqué par « quoi » – Philosophie ou psychologie de comptoir

Scénario > Ficelle scénaristique

Forçage de serrure à coup d’épingles ou de carte de crédit – La personne qui sait la vérité n’est crue par personne

Scénario > Situation

Agissement > Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent – Le papa qui ne veut pas d’un chien au grand dam des enfants subit les réflexions et les regards réprobateurs de sa femme – Situation > Moment « Woo-hoo ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Tape aléatoirement sur un clavier d’ordinateur

Thème > Rejets, moqueries ou discriminations

Bobo-écolo-phobie

Thème > Testostérone

Se défient, puis picolent et finissent ami·es pour la vie – Muscle > Entraînement physique (parfois débile)

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais

Créée

le 23 févr. 2024

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