Massacrons le succès, nous aurons de l'argent

Les remakes et les reboots sont les plus gros cauchemars des cinéphiles. Il y a ceux qui ne veulent pas que l'on touche à leurs œuvres favorites, il y a ceux qui sont blasé de voir que l'on est incapable de créer quelque chose de nouveaux et que l'on se sente obliger de reprendre des œuvres connus afin de remplir les salles, enfin ceux qui en ont tout simplement marre de voir des films sans personnalités et copié/collé de scénario bateau qui ne font qu'engranger du pognon pour des producteurs véreux en prenant l'univers d’œuvres ayant déjà réussit dans le passé, et pour ceux que ça intéresse, je suis de ces 3 églises. Cependant je reste très ouvert aux reboot car cela me permet de soit redécouvrir d'un œil neuf des œuvres que j'ai apprécier, voir que des œuvres que j'ai aimé peuvent revenir au goût du jour, ou découvrir des œuvres trop lointaine que je n'aurais jamais pu découvrir par moi même sans un professeur de cinéma sur le dos. Et lorsque j'ai pris connaissance de Yakari la grande aventure, j'étais mitigé. Il y a eut plusieurs visions télévisuel de yakari, elle même basé sur la BD du même nom, mais toutes n'étaient pas des réussites. Mais j'ai voulu laissé sa chance malgré que certains facteurs me faisait affreusement peur... et quel horreur ! Bienvenue dans un film made in TFOU où l'on prend une licence connu et que l'on modélise dans une 3D honteuse le tout sur une histoire sans consistance et sans intérêt car reprenant au copié collé les deux premiers épisodes de la série animé en 2D. C'est un gâchis monumentale.

Déjà on peut souligner un certain effort sur la 3D avec parfois des contours et des traits de visages qui donnent du volume et un peu de vie sur certains plans, mais en vrai... (excusez moi de la petite apparté) Il y a 2 ans environ est sorti la série animé les légendaires adapté de la BD de Patrick Sobral dont la critique que j'en ai fait à l'époque m'avait valu les foudres de certains prétextant que ce n'est pas si mal et qu'il valait mieux être indulgent car quand même ils n'avaient que 10 tomes de BD et l'auteur en consultant afin de réaliser les personnages en 3D. A ces gens là je leur demanderais de regarder ce film, de bien vous focaliser sur Yakari, graine de bison, arc en ciel, petit tonnerre et toute la clic (graine de bison et arc en ciel n'ont que 3 scène à peine, mais ce ne sont pas les personnages qui manquent), et m'expliquer comment ils peuvent faire un truc aussi vomitif en 2020. Sans déconner les scènes de rêveries de Yakari avec grand aigle, c'est honteux à quel point yakari ne ressemble à rien à part un reflet de personnage dans le caramel d'un flambi. La chose étant que la quasi intégralité des traits des visages, voire même des pelages pour certains animaux, se base sur le travail de la lumière. Les réalisateurs doivent être des fervent défenseur de la théorie de réflexion de la lumière disant que s'il n'y a pas de lumière on ne voit rien, et rien n'existe à l’œil humain (ce qui est totalement vrai), mais je crois qu'ils prennent le théorème trop au pied de la lettre et pense que les contours n'existent pas car, encore une fois, un corps réaliste n'a pas de contour. Ce qui fait que la quasi totalité des personnages n'ont pas de contour, et que les seuls contours que l'on peut voir sont certaines rides que certains personnages ont dans la BD. Donc aucun contour pour l'extérieur de la main, aucun contour pour le visage. Où est le problème ? Le problème c'est qu'à vouloir trop s'attacher au modèle de la BD et de la série 2D, les couleurs ne suivent pas le modèle 3D. Bah oui, lorsque l'on passe de la 2D à la 3D, on essaye d'adapter le dessin afin qu'il y ait un effet de perspective qui suggère la 3D. On a bien compris que la perspective au trait c'était pas votre crédo, mais alors pourquoi ne pas utiliser la perspective en couleur pour créer de la 3D dans votre film 3D ? Les ombrages, les dégradés, tout ça... déjà la question de ne pas utiliser toutes les techniques afin de créer de la 3D dans un film en 3D je vais pas m'attarder dessus, on en est plus là, mais pourquoi utiliser le strict minimum (et encore parfois le strict minimum ne marche pas) ? Autant faire un film en 2D, on ne vous en voudra pas, il y a encore d'excellent films en 2D qui sortent actuellement. Si vous maitrisez pas la technique 3D, pourquoi l'utiliser ? Et puis pour apporter quoi sérieusement ? La plus part des "belles" scènes sont celle qui sont soit en 2D, soit celle qui ne met pas en avant sa 3D. En plus un sent que ça les handicapes. T'as une scène avec un "troupeau" d'environ 20 bison (ou de mustang, je sais plus) espacé d'un mètre entre chaque (coronavirus oblige j'imagine) avec pour remplir de la fumée afin de faire imposant alors que l'on voit des trous partout et que les bisons n'arrivent même pas à tenir toute la route. Et si ce n'était que ça... les musiques sont pathos, le générique de Yakari est dégueulasse... non vraiment, ils ont essayé de crée un nouveau générique à Yakari avec des enfants qui chantent leurs mots à deux à l'heure, quasiment plus en chanson. Le sound design est pauvre, les chansons manquent de volume face à des scènes d'actions qui explosent les tympans... Non merci quoi. Et puis l'écriture du tiers monde...

Généralement il me faut plusieurs tournures de phrases et pas mal d'explications pour montrer à quel point un film a des problèmes d'écritures, mais là cela va être assez simple car tout se résume en une phrase: Le film adapte les deux premiers épisodes de la première série en 2D. Vous avez bien entendu, le film n'adapte pas deux saisons ni même une seul, mais bien deux épisodes de 12 minutes, ce qui fait 24 minutes adapté sur grand écran pendant 1h20. Pour faire un comparatif, lorsque vous tapez "Yakari épisode" sur Google, les premières propositions sont les épisodes de la premières séries 2D, et parmi elles se trouvent des compilations d'épisodes d'une heure (souvent se sont des parents, voire même des productions, qui font cela à l'attention des parents qui veulent occuper facilement leurs enfants avec des épisodes de leurs séries préférés) contenant 5 épisodes, générique compris, et ici, on parle d'un film qui adapte 2 épisodes en 1h20. Ne me dites pas qu'il n'y a pas un problème, juste à l'entendre on voit que c'est du vol à l'étalage. Comment des gens se sont dit que deux épisodes de 12 minutes peuvent suffirent à tenir un film d'une heure vingt ? Mais comment ont-ils pu réaliser un tel exploit ? Du remplissage, on étire l'action afin que Yakari passe dans toutes la forêt avant d'aller là où il veut, des gags rajoutés qui ne font rire qu'eux et qui durent des plombes (ça va de la chouette qui se cogne contre une branche d'arbre et qui est étourdis parce que ohlala elle s'est pris une branche sur la tête), et un peu de ré-écriture. Et là où on peut se dire que de la ré-écriture ne ferrait pas de mal afin d'apporter quelque chose de nouveau à une œuvre qu'on connait déjà et que l'on a déjà vu en animation en 2005, la chose devient laborieux lorsque l'on constate que les scénaristes n'ont RIEN compris à Yakari. Yakari est un enfant indien qui aide les animaux et qui fait la passerelle entre la nature et l'Homme. Yakari doit donc apprendre à comprendre les animaux afin de mieux leur venir en aide, mais aussi en aidant sa tribu à les protéger des menaces naturels. Sauf qu'il ont totalement skipé tout le propos sur la passerelle entre la nature et l'Homme, et tout le propos sur le fait d'apprendre à comprendre. Les seuls choses qu'ont retenu les scénaristes en voyant Yakari c'est "C'est un indien qui parle aux animaux", et résumer Yakari à ça c'est première réducteur, mais surtout cela montre à quel point les gens qui ont fait ce film n'ont aucune sensibilité, car il ne faut pas voir très loin pour avoir les premières scènes évoquant cela. Dans l'épisode 1 (qu'ils ont tenté d'adapté), on a Yakari qui sauve petit tonnerre en dégageant un de ses sabots qui s'était coincé sous un tas de pierre, ce qui lui vaudra la reconnaissance de grand aigle qui lui offrira une de ses plumes, mais aussi la capacité de communiquer avec les animaux. Dans la série grand aigle sauve Yakari d'un éboulement causé par les pierres qu'il a enlevé afin d'aider Petit Tonnerre, ce qui fait que grand aigle ne donne pas la plume et ses facultés à Yakari que en ayant sauvé petit tonnerre, mais car il a quasiment offert sa vie afin de sauver petit tonnerre. Dans le film Yakari sauve petit tonnerre au copié/collé comme dans la série (ce qui est un peu dommage car j'aurais aimé un meilleur sauvetage que "oh tiens j'ai coincé ma patte bien en évidence dans ce tas de cailloux disposé là", chose rendu encore plus flagrante dans le film car le sauvetage a lieux au bord d'un ruisseau et non dans des falaises bondé de roches mais bref), mais alors qu'il allait se faire écraser par un rocher placé à la vertical et tenu par les rochers où petit tonnerre était coincé (ça fait quand même pas mal de coïncidence pour pas grand chose, quasi théâtrale), Yakari se sauve lui même en roulant sur le côté, et grand aigle vient pour le féliciter pendant que petit tonnerre se la pète d'avoir aidé petit tonnerre. Et là on parle d'une scène au pif, mais la chose devient flagrant lorsque ce sont des scènes avec de la symbolique forte. Dans la série, après que grand aigle ait donné le pouvoir de Yakari sans qu'il le sache, Yakari va retrouver petit tonnerre et va essayer de monter sur son dos en l'occupant avec du maïs, mais sans succès. Yakari gueule qu'il trouvera bien la bonne manière de le faire, Petit Tonnerre lui dit que ce n'est pas comme ça qu'il y arrivera. Yakari prend conscient qu'il a le pouvoir de parler aux animaux et dit qu'il comprend Petit tonnerre, ce à quoi petit tonnerre répond: "ça je n'en suis pas si sûr", sous entendant que si Yakari comprend ce qu'il dit, il ne comprend pas encore petit tonnerre, et qu'il faudra qu'il apprenne à le comprendre. Dans le film Yakari découvre qu'il sait parler aux animaux dans une scène affreusement gênante, lourde, et inutile où oreille tombante (qui le suit durant tout le film, surement parce qu'une mascotte c'est plus rigolo pour les enfants que deux amis indiens) parle pour ne rien dire après un plan figé de 3 secondes affreusement long avec une musique sous entendant qu'il va y avoir quelque chose de dingue, Yakari réagit en mode "whouaou tu sais parler ?", oreille tombante réagit en mode "whouaou tu sais parler ?", puis ils marchent, rencontre la chouette "whouaou tu sais parler ?", gag pas drôle, marche, rencontre avec les castors, "whouaou tu sais parler ?", marche... pendant 15 minutes. Et là vous êtes en droit de me dire que c'est une adaptation, qu'il y a forcément des choses qui changent, comme par exemple l'apparition d'un indien méchant qui veut attraper petit tonnerre pour lui et sa tribut, mais le soucis c'est qu'autant modifier des éléments aussi important que le propos de fond de l’œuvre qu'on adapte, pour quoi faire ? Leurs modifications n'apportent RIEN au film, RIEN au propos de fond, et RIEN d'un point de vue scénaristique car cela ne fait qu'empiler les scènes de remplissage pour adapter 24 minutes d'une série en un film de 1h20. C'est du foutage de gueule, la preuve que les gens qui ont fait ce film n'avaient pas de réelles bonnes intentions à part occuper de manière abrutissante des enfants qui ne se retrouveront pas devant une série qui ne respecte pas la série qu'elle adapte, mais qui n'apporte rien pour compenser ce qu'elle brise de la série originel. C'est du profit sur le dos d'une œuvre qui n'avait rien demander à part du respect et de l'attention et mise à part quelques rares enfants intéressés par l'univers qui auront le recul nécessaire pour chercher par eux même la série, ce film ne respecte rien. C'est répugnant, n'encouragez pas des films comme celui là, ils ne le méritent pas.

3,25/20

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