Je fuis comme la Covid les vidéos des concerts de Karajan, lire extrait article en fin d'avis.
Mais j'aime écouter la musique de Karajan.
J'avais fait confiance à Léo Ferré à propos des vidéos des concerts de Karajan, j'ai eu l'occasion d'en voir quelques unes sur la chaine Mezzo ces derniers jours, je confirme.
Contrairement à ce qu'avait dit une fois Ferré, sur toutes les vidéos que j'ai vues Karajan n'est pas face au public, mais je ne vois que lui, il semble le centre du monde, Dieu.
Mais la musique est meilleure en fermant les yeux.
Une exception, c'était un concerto pour violon avec Anne-Sophie Mutter, elle n'est pas très souriante, ce n'est pas ce que nous lui demandons, mais elle ne brouille pas la musique comme Karajan que l'on ne voit que de 3/4 arrière, ouf :-)
Mais peut-être aurai-je l'occasion de le voir dans de meilleures prestations vidéos ... le visage moins autoritairement coincé, pour ne pas dire autre chose, car il reste un grand chef.
================================
https://www.lemonde.fr/archives/article/1990/04/08/mercredi-11-avril-amour-anarchie-leo-ferre-90-fr-3-20-h-35_3957596_1819218.html
================
"Jean-Christophe Averty et Léo Ferré.
ON n'a plus l'habitude de voir de vrais réalisateurs à la télévision. Passe encore pour les reportages, mais les portraits, talk-shows et variétés sont mis en images par d'honnêtes artisans dont la mission est de se faire aussi discrets que possible. L'invité avant tout, quand ce n'est pas le présentateur. L'écriture s'efforce d'être aussi " blanche " que possible. Dans un tel contexte, la rencontre Ferré-Averty n'apparait que plus surprenante. " Amour anarchie ", c'est un poète dont les rides ont creusé le visage vu par un professionnel de la vidéo qui s'assume ; c'est un cri de passion et de colère passé à la table de mixage. Un véritable court-circuit, qui déconcerte forcément. D'abord, on hésite, on se dit que ces deux-là n'étaient pas faits pour travailler ensemble. Ferré, pourtant, semble plutôt à l'aise. Il parle de son " ami " Averty, interprète pour lui quelques-unes de ses chansons, livre même un peu de ses chagrins et de ses joies. Malgré les étincelles, le courant passe.
Le poète est fidèle à lui-même. Seul devant la caméra, dans un dialogue avec le spectateur qui est en réalité un monologue, il parle, joue, hurle. Il a dans la voix toute la chaleur du Sud : on n'efface pas une naissance à Monaco, une adolescence à Bordighera et une retraite en Toscane. La Méditerranée module chacune de ses phrases. De temps en temps, Ferré s'énerve, histoire de montrer qu'il a toujours mauvais caractère. Il vomit sur Karajan, accusé de diriger son orchestre en playback ; ou bien il allume ostensiblement une cigarette, " un peu exprès, pour protester contre l'ordre moral. Comme si l'air que l'on respire dans la rue n'était pas pollué... "
En face il y a Averty, qui joue en virtuose des cassettes, des claviers et des consoles. Il commence très fort, par une succession de fondus où la silhouette de Ferré se superpose aux mains qui glissent sur le piano, tandis qu'éclate Lorsque tu me liras. Ferré adore ces litanies longuement déclamées. Les images d'Averty leur donnent une consistance supplémentaire...."
====================================================
Si vous voulez connaître de petites choses sur Karajan :
https://www.francemusique.fr/musique-classique/herbert-von-karajan-10-petites-choses-que-vous-ne-savez-peut-etre-pas-sur-le-chef-d-orchestre-60799