Fétichisme nocturne.

Les "néo-giallo" on y est habitué, voilà maintenant plusieurs années que de nombreux producteurs rendent hommage à se style tant prospère dans les années 70 qui possède un charme et une âme si particulier. On a eu droit à de très bons hommages comme "L'étrange couleur des larmes de ton corps" ou encore "Amer", mais aussi a des plus modestes comme "Tulpa", "Blackaria"... Voici le dernier, "Yellow" de Ryan Haysom qui se présente sous la forme d'un court-métrage de 26 min, verdict ?

C'est l'histoire d'un homme obsédé par la traque d'un tueur en série vicieux qui commet des meurtres de femmes horribles à travers la ville éclairée par les néons de Berlin...

Dès le début on se retrouve plongé dans une ambiance douce et malsaine sublimée par cette musique électronique d'Antoni Maiovvi et par ce premier meurtre au combien efficace qui nous fait ressentir que l'univers du giallo sera respecté. Et en effet, ce court ne nous déçoit pas, on retrouve ce fétichisme pour les armes blanches scintillantes et pour le cuir, ces gros plans, mais également cette manière de filmer les meurtres tellement propre au style.
D'une beauté visuelle certaine, entre plans hypnotiques esthétiques et relents oniriques, l'œuvre est clairement un hommage de qualité fait par des fans.
Malheureusement, on sent quand même que cette direction artistique et ce travail visuel tiré au cordeau tentent de compenser son histoire qui s'avère, au final, très simpliste et d'une durée bien trop courte qui nous laisse un peu sur notre faim.

Mais je pense qu'il ne faut pas voir "Yellow" comme un métrage trop court, mais plus comme un message qui vient nous rappeler pourquoi nous aimons le giallo. Après visionnage, le plaisir et la nostalgie sont bien présents et on ne peut qu'espérer un long-métrage le plus rapidement possible.