La lumière peut éclairer l’esprit… mais peut également l’éblouir

Sans pouvoir totalement rassembler son public, Peyton Reed poursuit malgré tout une lente ascension vers des propos moins adolescentes et plus matures. Ici, le contexte se veut essentiellement spirituel si l’on admet un état d’esprit peut engager de nos jours. Loin de généraliser le manque d’attitude positive, le réalisateur nous livre surtout un humour basé sur les quiproquos, bases du burlesque classique. Il n’y a alors rien d’innovant dans le scénario ou le message à transmettre. Le seul fil rouge qui tient le film debout, c’est l’intervention des comédiens qui orientent rapidement l’humour à la romance.


Inutile de tourner en round, ce qui nous attire avant tout dans l’intrigue, c’est le personnage interprété par Jim Carrey. De ce fait, Carl Allen devient un nouveau symbole que le comédien s‘empare afin de répandre ses gags uniques en son genre. Bon retour en selle, le canadien semble profiter de sa fougue habituelle et de son charisme légendaire pour vendre une recette spirituelle qui peut se discute. Accepter la souffrance et la peine que traverse Carl, c’est se renfermer dans une condition proche de l’esclavage. Afin de délier les chaînes qui retiennent sa vie, il découvre une solution qui se révèle controversée, au fur et à mesure qu’il exploite tout son potentiel. Mais attention, il faut savoir faire la différente entre la thérapie du « oui » qui est en jeu et le libre arbitre que nous possédons, quoi qu’il advienne.


Le tout est une philosophie qui doit ainsi déverrouiller une attitude flexible, plutôt que de camper derrière une démarche fermée. Carl découvre à ses dépends les bienfaits et les défauts que cette thérapie lui apporte. Malgré cela, le hasard fait bien les choses. Il fait la connaissance de la charmante Allision (Zooey Deschanel), avec qui il tutoiera une ouverture d’esprit bénéfique. Il n’y a donc pas à hésiter pour tenter de nouvelles expériences lorsque l’opportunité se présente. Autant dire qu’une grande part émotionnelle entre en jeu pour nous guider dans cette forme de quête identitaire. Rien n’est plus facile que de fuir ses problèmes, mais savoir comment les aborder, voilà comment opérer chirurgicalement. Du phénomène de société, on passe à une délivrance conventionnelle qui offre une vérité qui rime avec piqûre de rappel.


Au-delà de sa culture abrutissante, « Yes Man » détient une morale des plus universelles et des plus gratifiantes. Ce qu’apporte en plus Jim Carrey, ce sont les multiples sentiments qu’il entretient, aussi bien dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle. On finit tout de même part s’en détacher pour atteindre l’essence même de la mentalité qu’il doit acquérir. Même si l’on ne prend pas totalement au sérieux les péripéties que traverse Carl et sa compagne, on peut néanmoins sentir un puissant impact sur chaque décision qu’il saisit spontanément. Cependant, le recul est parfois de rigueur, sous peine de trainer une nouvelle vague de peine derrière soi.

Cinememories
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le 5 janv. 2018

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