Quand on regarde « Yéti, le géant d'un autre monde », on se pose bien évidemment une question assez évidente ?
Comment ce film vieux de plus de 40 ans arrive à rester aussi juste dans son discours sur l'homme, l'animal, la machine et les paradigmes du capitalisme ?
Quand l'on regarde ce film, on épouse un point de vue baroque et désabusé sur un monde qui remplace l’homme et la raison par un yéti canadien congelé vieux de dix millions d'années, on se retrouve face à toutes la perversité d'un système qui asservis les âmes. Se faisant le pastiche de King Kong, se faisant la critique acerbe et nihiliste d'un régime hollywoodien totalitaire, d'une « société du spectacle" comme disait Guy Débord.
Yéti, le géant d'un autre monde est peut être bien le film politique le plus puissant des années 70, un film fort, un film anti système qui évite tout manichéisme entre l'actionnaire qui actionne la machine et le pion qui n'en est qu'un maillon
Le yéti devient alors la figure suprême, philosophique, cathartique de tout les problématiques
Noirs, homosexuels, délinquants, laissés pour compte, parias, pauvres et chômeurs, tout ce que le capital rejette, le film se concluant sur une note d'espoir malgré un message profondément nihiliste et sombre sur la nature humaine qui n'a pas su s'élever au dessus de l'animal qu'elle a toujours été.
À méditer…