On rit beaucoup devant Yeti il gigante del XX secolo, non pour son scénario décalqué sur King Kong mais en raison de ses effets spéciaux déplorables qui atteignent un je-ne-sais-quoi touchant parfois au sublime. Ainsi les images piètrement composées impriment-elles l’œil du spectateur jusqu’à associer toute cabine téléphonique anglaise à un support pour transporter par hélicoptère miniature un colosse haut de plusieurs mètres. La bizarrerie de l’ensemble réside aussi dans les sons : à la place de grognements ou de hurlements, Yeti confond le rugissement du lion et le barrissement de l’éléphant, donnant l’impression qu’un parc zoologique s’anime à chaque cri. De plus, le traitement de la romance interdite conduit le comédien principal, le pauvre Mimmo Crao, à adopter des expressions tantôt aguicheuses tantôt salaces alors même qu’elles s’adressent à une adolescente. La totale !