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Œil pour seuil.
La puissance des grandes œuvres se mesurent à plusieurs facteurs, dont un crucial qui tient à son rapport au temps. Au temps présent, qu’elle parvient à représenter ; à la mémoire du spectateur,...
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Un chant d'amour...
On reste ébahis devant la magnifique fluidité de ce récit complexe traitant du sujet presque "bateau" d'une famille en crise, tant la construction du scénario fait preuve d'une rare subtilité, sans la psychologie, la sociologie ou le pathos - ni évidemment la frime formaliste - caractéristiques de ce type de films (disons les sagas familiales...) en Occident : "Yi Yi" peut sans peine être qualifié de film "total", par l'ampleur de son propos, la hauteur de son ambition et la profondeur de son intuition. Edward Yang se montre constamment élégant, fin, laconique, utilisant au minimum les béquilles de la parole, et déployant avec une intensité maximale les puissances du cinéma : cadre, hors-champ, son, accident du réel, surgissement du moment présent, structure et montage. "Yi Yi" est un véritable chant d'amour qui nous parle de nous, et c'est superbe. [Critique écrite en 2000]
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le 23 févr. 2017
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