Suite au décès de son père, Yogi décide de partir à la ville pour montrer à tout le monde qu'il peut faire autre chose que de danser comme un niais dans les tournesols. Son objectif principal : ramener de jolies boucles d'oreille à sa mère.
Mais Yogi a un problème : dès qu'on insulte sa génitrice, il devient fou furieux et atomise tout ce qui lui passe sous le poing. C'est ainsi qu'à peine débarquer dans la jungle urbaine, il a déjà buté à coups de machette un Don moustachu.
Pendant ce temps, au même endroit, au même moment, sa mère le cherche, le croise, ne le voit pas, pense que peut-être que c'est lui mais au final non car elle a trop tendance à voir son fils partout, et ainsi de suite jusqu'au dénouement final !
Ma jaquette DVD est tout bonnement splendide, un défi au refus d'achat : machette ensanglantée, gros moustachu, explosion, émeutes, le tout illustré avec des couleurs flashy dignes d'un film pakistanais. Concernant le métrage lui-même, il faut raison garder sur son degré nanar. Certes, le scénario est abyssalement creux, développant un script peau de chagrin en le diluant à mort dans des flashbacks désordonnés (la méthode Sangharsh, du même réalisateur apparemment ?), des sous-intrigues inutiles et un gimmick de recherche materno-filiale se répétant inlassablement, occasion d'une conclusion bien morale, indian style. Le rythme qui en découle est donc plutôt fluctuant.
Mais de diou, Yogi propose des scènes d'action foudroyante de matuvu sub-matrixien, dépassant toute norme convenue, aidées par un réalisateur expérimentateur qui déborde même son art sur toute l'introduction, à coups d'effets matraqués écharpant chaque séquence avec des zooms/dezooms, cadre de traviole, plongée/contre-plongée, jump cut, etc. Le résultat est particulièrement étrange, du fait de ce mélange de style de réalisation avec une bande qui semble dater des années 90 (selon les normes indiennes), tant les acteurs, les fringues ou la qualité vidéo font vieillots.
Yogi se laisse donc regarder sans réelle difficulté, magnifié par l'iconisation de son personnage principal (qui a le droit à sa propre chanson) et de ses séquences de baston qui font rêver d'un film se concentrant exclusivement sur cet aspect.