Les feuilles mortes se ramassent à la pelle...

Adapté du roman de 2017, tout nous hurle "Vous avez vu, j'ai lu La Maison des Feuilles et je le dis même pas!", des scènes (magistralement) pompées dudit livre-phénomène (d'un de ses segments du moins, d'autres qui font plus titre d'hommage, voire certains faisant intelligemment écho sur un mode de miroir inversé (les livres de la bibliothèque où tout commence étant exposés sur les étagères du bureau, là où dans le roman La Maison des feuilles, c'est précisément le fait que les livres ne soient plus "d'équerre" qui va mettre la puce à l'oreille des protagonistes, et les premiers cauchemar d'un Kevin Bacon en très grande forme sont eux aussi le retourné diamétral du roman-mère (je lui pardonnerai presque de s'être fourvoyé dans la bouse tragicomique qu'était la série heureusement morte et enterrée 'The Following' (oui, pour certains à l'oubli facile ce n'est qu'un goutte à essuyer de la cuvette, mais pour d'autres, ça reste des années plus tard, un traumatisme qui avait tout pour être au moins moyen, voire bon, et s'est fourvoyé dans une médiocrité crasse). Bref, Daniel Kehlmann a pompé sans vergogne et en changeant les thèmes (plus classiques, Entre maison hanté et Folk Horror).


Difficile d'en dire assez sans spoiler, mais frottons nous à l'exercice. Kevin Bacon est vieux, et son ex-femme a mis fin à ses jours, ce qui hante Spacey, qui a su néanmoins (bitemplus) refaire sa vie avec une jeune actrice chaude comme la braise, habituée aux rôles dénudés.

Bacon, lutte contre sa notoriété, sa jalousie, la rage qui l'habite, mais le fait qu'il soit pété de thunes et que le couple et leur fille soit solide permet à la brûlante Amanda Seyfred (....la soeur de Wright...) de proposer par amour de mettre un temps de coté les rôles dénudé (après une scène cruellement bien mise en scène pour bien faire saigner les jaloux pas exactement sûr d'eux), et d'accepter la proposition de Bacon d'aller s'installer à la campagne. Dans une maison étonnamment moderne qui d'office ressemble à un dédale, "elle a l'air plus grande à 'intérieur qu'à l'extérieur".

On évitera malheureusement pas les poncifs du genre (jumpscares, cauchemars, et autre joyeusetés), mais l'ensemble reste bien branlé, avec des idées simples et efficaces, sobres, et les hommages à la maison des feuilles particulièrement réussis.

Je ne peux ni parler de la qualité du roman d'origine, ni de la qualité de l'adaptation, mais pris en tant que tel on est dans le top tier des films de dimanche soir.

toma_uberwenig
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 29 déc. 2024

Critique lue 13 fois

toma Uberwenig

Écrit par

Critique lue 13 fois

D'autres avis sur You Should Have Left

You Should Have Left
UgoLemasson
6

Pas si mal au bout du compte

You should...m a aussitôt fait penser a un film assez proche dont je ne me rappelle hélas plus le titre en ce qui concerne la maison car c est bien la maison ici qui tient la dragée haute. On pourra...

le 19 oct. 2020

6 j'aime

17

You Should Have Left
Baron_Samedi
4

You really should have left

You should have left : Susanna est actrice. Avec Théo, ils ont eu une petite fille, Ella. Mais Théo a un lourd passé. Accusé d'avoir assassiné sa femme il y a plusieurs années, puis innocenté, il ne...

le 20 oct. 2020

4 j'aime

You Should Have Left
OlivierAntoine1
5

un sacré gâchis

Avoir emprunté l'idée du bouquin House of Leaves pour en faire ça, c'est une sacrée déception: le sujet est sous exploité, très peu développé, il n'est réellement abordé que dans son dernier tiers...

le 21 juin 2020

4 j'aime

2

Du même critique

Invasion Los Angeles
toma_uberwenig
8

Debord décrypté par un ex-catcheur

C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle. Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes...

le 1 avr. 2011

87 j'aime

12

The Wicker Man
toma_uberwenig
10

Come. It is time to keep your appointment with the Wicker Man.

S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...

le 1 mai 2011

76 j'aime

27

Si tu tends l'oreille
toma_uberwenig
8

Le temps retrouvé

Si vous abordez ce film avec les faux espoirs instillés par la bande annonce d'être confronté à un conte surnaturel, vous serez déçu. Et ce serait dommage, le film ayant beaucoup à offrir à ceux qui...

le 5 mai 2012

68 j'aime

3