Merci Amir de proposer une certaine constance navrante dans la crétinerie filmique. A quoi pouvait bien ressembler ses premiers essais iraniens, je m'interroge... Est-il donc passé d'un probable classicisme filmique à du nawak emballé à la va comme j'te pousse à des fins de survie alimentaire dans cet empire du Grand Satan ? Qui se dévoue pour une thèse sur le sujet ?
Et donc, Young Rebels. Clairement, en dessous du chef d’œuvre Samurai Cop. Mais c'est pas grave, parce qu'on a tout de même affaire à du bien bon. Et encore une fois, on le doit à ces êtres de l'ombre : les sbires. Amir organise ici un véritable Sbire Fest, avec défilé de trognes 100 % improbables, dont le charisme naturel est amplifié par un choix vestimentaire au-delà de toutes les convenances sociales acceptables. La palme revient à ce cher Robert Zdar, sapé comme l'as de pique des 70 's, prévoyez les mouchoirs pour éponger les larmes de sang qui vous inonderont le visage.
Cela dit, les gentils d'en face ne sont pas mieux lotis avec leur faciès de sombres abrutis (même si le héros a parfois un faux air de Max Thayer). Ce qui est d'ailleurs raccord avec leur attitude de boulets, et qui, au final, sont tout de même pleinement responsables de leurs malheurs : l'un doit de l'argent à la mafia qui lui propose un deal, somme toute "honnête", pour éponger sa dette, mais non, il faut que cela se termine en mollestage de sbires et en tueries (à haut niveau sonore, chaque détonation semblant être provoquée par une arme atomique). C'est par ailleurs toujours fascinant de constater l'insouciance de ces gars qui se coltinent allégrement la mafia, mais qui n'ont pas de soucis à aller prendre leur petit-déj' comme si de rien n'était entre deux massacres. Et de s'étonner de se faire attaquer chez eux par une nouvelle salve de sbires (qu'ils laissent parfois assommés dans le jardin sans s'inquiéter de leur devenir).
Bon, faut pas non plus croire que le truands sont des tendres. Le parrain Vincenzo a une façon bien à lui de régler les conflits syndicaux de Mexicains et de Philippins, que ne renieraient probablement pas quelques uns de nos hommes politiques en plein fantasme nocturne.
Sinon, le film gère également la nanarisation sonore avec des musiques bien ringards, et l'aspect technique n'est pas en reste (plus rare que la perche son, on a le droit à un reste de clap). Jolie baston finale avec des coups portés à 2 mètres de distance. Et un générique à la hauteur, créditant des acteurs sous le nom de Sifu ou de Blacky (?!), ce qui complique l'identification des gens (même le héros, je suis pas sûr de savoir qui c'est). Par contre, le brave Asiat' de service et son accent un peu décevant (pas assez Leebien), c'est Tadashi Yamashita, le méchant Black Star Ninja de American Warrior.