Yves mon Amour ?
Il y a, derrière ce très, très mauvais, cet exceptionnellement mauvais film qu'est "Yves" une pléthore d'excellentes idées, qui, mises entre d'autres mains, auraient pu donner quelque chose...
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le 29 juin 2019
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Car par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma VIE
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer : YVES.
Benoit Forgeard amène donc Yves sur le marché du film, gendre idéal de la dernière mode électroménagère : grosse grosse réussite de cinéma totalement ivre et givré, démontant les canons de la comédie franchouille et formatée pour un délire poétique à la fois joliment insolite, caustique et surréel.
Forgeard plante un zigoto façon gentil loser ( William Lebghil, désopilant ) dans le décor morne d'un Saint-Nom-la-Bretêche vu comme jamais : Jérem et son mode de vie branloute, son survêt rose bonbon flanqué d'un gros ROMANTIQUE et son chien Scritch. Jerem et ses bananes, son flow gentiment vulgos et son charme involontaire, sa casquette estampillée 90's et sa table de mixage jonchée de boîtes de pizza. Jerem et ses programmes remis aux lendemains qui chantent ( faux ) et ses émois face à So la plantureuse ( Doria Tillier, belle à tomber ). Un destin semblé tout tracé par le sort et sa médiocrité confortée par son seul pote : l'inénarrable Dimitri ( PK, fraîchement sorti du Grand Bain, assez génial...).
Et voilà que Yves tombe du ciel, frigo high-tech prêt à tout pour transformer ce sympathique adulescent en modèle de win attitude : du rappeur du 7-8 à la voix mal assurée Yves va faire un patron du vocoder assurément bête de scène... Tout reste assez classique sur le plan du canevas narratif apporté par Benoit Forgeard ( scénario en trois actes, romance convenue entre William Lebghil et Doria Tillier, ficelles et rebondissements parfois cousus de fil blanc...) mais le ton mordant du réalisateur n'a que peu ou prou d'équivalent dans le cinéma français actuel.
On sent clairement la portée visionnaire de ladite comédie, moins fiction que science exacte du point de vue de la retranscription pince-sans-rire de l'hégémonie des nouvelles technologies ; beaucoup de dérision et d'absurdité lucide dans cet éloquent Yves, modèle métonymique du consumérisme des années 2010 voué à distribuer la confiture au commun des mortels. C'est drôle, intelligent et d'une efficacité souvent imparable. A voir !
Créée
le 8 juil. 2019
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