Si je le trouve légèrement en-dessous d’ Orgasm: Mariko (1985) et de Woman in a Box (1985) dans le même genre, il n’est pas pour autant dénué de qualités. Il aurait dû s’approcher de la médiocrité des AV qui explosent en 1986. Par manque de chance, la Nikkatsu laissait libre ses réalisateurs qui comme Yôjirô Takita ont le talent pour faire de vrais films. Contraint au huis clos de l’hôtel et peu à l’aise avec les scènes de stupre, le réalisateur doit aussi faire avec le scénario tordu de Shirô Yumeno avec qui il a déjà travaillé. Yumeno collaborera ensuite beaucoup avec Hisayasu Satô (Lolita vib-zeme, Shisei entre multiples autres) autant dire que le type n’est pas très frais dans sa tête. Takita multiplie les clins d’œil et les références : Woman in the box (avec le panier à linge), Psychose (rideau de douche), quant aux scènes de tatouage, la vie secrète de madame Yoshino, entre autres. Le montage est particulièrement pertinent et les cadrages efficaces : la vue aérienne du toit et de la mer, la course dans les escaliers, les scènes de tatouage. Côté faiblesses, il y a les dialogues, des scènes « chaudes » parfois un peu longues et une histoire ni réaliste, ni passionnante, même si elle permet des plans superbes. L’analyse de l’âme humaine ne gagnera guère ici en profondeur. La montée en puissance vers l’horreur est correcte et la fin amusante. Côté casting, c’est pléthorique, mais peu d’actrices dépassent le stade de la simple figuration. Même Kyoko Hashimoto (Motoko) et encore plus Katsuko Takahara (Fumiko) et Kazumi Natsuki (Noriko) n’ont que des rôles secondaires sans relief. Seule, Saeko Kizuki (Rie) même si ce n’est pas sa meilleure prestation, occupe suffisamment l’écran pour donner la réplique à un bon Junpei Kusami (le gérant de l’hôtel). Finalement, nous avons affaire à un vrai film grâce uniquement aux qualités de la réalisation.