Après un passage "européen" et sportif avec "Play Off" (2011) le réalisateur israélien revient à ses premières amours, et à ce qu'il fait de mieux avec des films comme "La fiancée syrienne" (2004) et surtout le magnifique "Les citronniers" (2008).On suit donc un soldat israélien forcé de faire équipe avec un gamin palestinien pour pouvoir s'enfuir ; une sorte de road movie avec une amitié adulte-enfant et ami-ennemi, on pense à des films comme "Un monde parfait" (1993) et "Après la guerre" (1989) de Jean-Loup Hubert... Avec ici, en toile de fond le conflit israelo-palestinien et un appel à la Paix qui est salutaire bien que peu subtil. Emmené par Stephen Dorff et surtout un gamin étonnant, Abdallah El Akal (quiparle arabe, anglais et hébreu !) le duo fonctionne à merveille et incarne parfaitement les deux parties, entre drame personnel et idéologie. La vraie force du film est qu'il ne tombe jamais dans un manichéïsme facile (comme il l'a très bine fait dans ses précédents films). Certe Eran Riklis frôle souvent le pathos mais malgré une certaine utopie on a envie de croire à cette aventure humaine et amicale. Des détails gênent parfois (pourquoi ne pas se servir de l'arme pour biser les menottes ?!) mais ça reste un beau film même si il n'atteint pas la justesse et le réalisme de "Les citronniers".