Stephen Dorff veut continuer l'aventure "Somewhere", "quelque part" en Palestine. Sauf que là, il ne joue pas la star hollywoodienne instable en proie au doute, mais un pilote israélien qui se lie d'amitié avec un jeune palestinien.
L'histoire : un enfant palestinien fait un marché avec un pilote israélien, alors que celui-ci est détenu prisonnier des Palestiniens. Celui-ci, en retour, accepte de lui faire passer la frontière.
Critique : il y avait une fable antimilitariste possible, une réflexion à faire sur les massacres de Sabra et Chatila et plus largement sur le conflit israelo-palestinien. C'est raté. Je n'ai pas cru un seul instant en cette relation pilote-enfant, et y voyais plutôt des acteurs qui s'efforçaient déjà d'y croire eux-mêmes. Difficile de s'immerger alors dans le film, dans ces conditions. Des références en forme de gros sabots, cette plante verte que le gamin met en terre dans le village en ruines de son père. Un ballon de foot, et un maillot de Pelé, un "numéro 10". Un possible manque d'action. Un récit dépolitisé, plus ou moins axé, si l'on veut, sur le road-movie. Les deux personnages avancent de péripéties en péripéties et de stations d'essence en champ de mines. Ils jouent au foot, se rendent dans une fête foraine vide, dépouillée, dont certains stands fonctionnent encore, le temps pour eux de faire un jeu de tir au fusil. Etc... jusqu'à l'issue fataliste, le gamin qui a réussi à passer la frontière est finalement renvoyé au camp de Chatila, dont les occupants seront massacrés par des milices pro-israéliennes, à l'instigation de Charon.
Après le citron, l'olive. Mi-figue mi-raisin. Dommage.