L'AMIE BIDASSE
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Dans une base israélienne coupée du monde, un groupe de jeunes femmes passent leur service militaire dans un bureau de l’administration. Le plus dur ? Ne pas mourir d’ennui. Derrière son humour mordant, la première réalisation de Talya Lavie cache de sombres péripéties et une tumultueuse histoire d’amitié.
Hilarant pastiche du monde de l’administration militaire et de l’armée en général, Zero Motivation nous décrit le quotidien d’une base par le prisme de filles qui n’ont de toute évidence rien à y faire. La lointaine réalité des combats nous est tout de même rappelée le temps d’un travelling déroulant une suite d’affiches sur les précédentes guerres, à l’occasion d’un entraînement sur la façon d’accueillir un suspect avec un M-16 ou lors du coup de gueule d’une supérieure qui martèle aux glandeuses que des soldats donnent leur vie sur le terrain pendant qu’elles se tournent les pouces.
Loin de n’être qu’une (très bonne) comédie, Zero Motivation n’hésite pas à changer de ton pour décrire des évènements particulièrement glaçants allant de la tentative de viol au suicide. Le genre de mésaventures qui ne doivent malheureusement pas être si rares dans une base militaire isolée dans le désert. Talya Lavie a cependant le don de rebondir vers la comédie avec une certaine inventivité en s’appuyant sur une galerie de personnages particulièrement bien croqués interprétés avec fraîcheur et spontanéité.
S’il fallait choisir un fil rouge, ce serait sans doute l’amitié entre Zohar et Daffi, deux complices qui finissent par se monter violemment l’une contre l’autre, avant de * SPOILER se réconcilier FIN DU SPOILER *. Des filles super attachantes, vraiment. Leur chef, une carriériste qui fait son possible pour secouer son équipe de tire-au-flanc, offre un joli contre-point et s’avère finalement assez touchante elle aussi. Le choix d’avoir centré le film sur des personnages quasi exclusivement féminins – sans chercher à placer des bombasses à tous les étages – s’avère être une franche bonne idée.
Talya Lavie signe avec Zero Motivation un excellent premier long métrage d’ailleurs élu meilleur film 2014 au festival de Tribeca. Ses deux héroïnes jouées par Dana Ivgy et Nelly Tagar forment un duo assez irrésistible que l’on quitte avec une certaine mélancolie. On espère les revoir bientôt sur grand écran.
(http://www.dailymars.net/critique-de-zero-motivation-de-talya-lavie/)
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Créée
le 17 janv. 2015
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