Zero Motivation
6.4
Zero Motivation

Film de Talya Lavie (2014)

Dans une base israélienne coupée du monde, un groupe de jeunes femmes passent leur service militaire dans un bureau de l’administration. Le plus dur ? Ne pas mourir d’ennui. Derrière son humour mordant, la première réalisation de Talya Lavie cache de sombres péripéties et une tumultueuse histoire d’amitié.


Hilarant pastiche du monde de l’administration militaire et de l’armée en général, Zero Motivation nous décrit le quotidien d’une base par le prisme de filles qui n’ont de toute évidence rien à y faire. La lointaine réalité des combats nous est tout de même rappelée le temps d’un travelling déroulant une suite d’affiches sur les précédentes guerres, à l’occasion d’un entraînement sur la façon d’accueillir un suspect avec un M-16 ou lors du coup de gueule d’une supérieure qui martèle aux glandeuses que des soldats donnent leur vie sur le terrain pendant qu’elles se tournent les pouces.


Loin de n’être qu’une (très bonne) comédie, Zero Motivation n’hésite pas à changer de ton pour décrire des évènements particulièrement glaçants allant de la tentative de viol au suicide. Le genre de mésaventures qui ne doivent malheureusement pas être si rares dans une base militaire isolée dans le désert. Talya Lavie a cependant le don de rebondir vers la comédie avec une certaine inventivité en s’appuyant sur une galerie de personnages particulièrement bien croqués interprétés avec fraîcheur et spontanéité.


S’il fallait choisir un fil rouge, ce serait sans doute l’amitié entre Zohar et Daffi, deux complices qui finissent par se monter violemment l’une contre l’autre, avant de * SPOILER se réconcilier FIN DU SPOILER *. Des filles super attachantes, vraiment. Leur chef, une carriériste qui fait son possible pour secouer son équipe de tire-au-flanc, offre un joli contre-point et s’avère finalement assez touchante elle aussi. Le choix d’avoir centré le film sur des personnages quasi exclusivement féminins – sans chercher à placer des bombasses à tous les étages – s’avère être une franche bonne idée.


Talya Lavie signe avec Zero Motivation un excellent premier long métrage d’ailleurs élu meilleur film 2014 au festival de Tribeca. Ses deux héroïnes jouées par Dana Ivgy et Nelly Tagar forment un duo assez irrésistible que l’on quitte avec une certaine mélancolie. On espère les revoir bientôt sur grand écran.


(http://www.dailymars.net/critique-de-zero-motivation-de-talya-lavie/)

VaultBoy
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma vie dans les salles obscures, Les meilleures comédies, Les meilleurs films de 2015 et Les meilleurs films israéliens

Créée

le 17 janv. 2015

Critique lue 649 fois

7 j'aime

2 commentaires

Arthur Bayon

Écrit par

Critique lue 649 fois

7
2

D'autres avis sur Zero Motivation

Zero Motivation
tof44
8

L'AMIE BIDASSE

Enorme carton en Israël mais doublement condamné à l'anonymat dans notre pays par une distribution peu avisée (sortie dans le trou noir de la mi-août et avec 1 seule copie contre 421 pour "Une...

le 21 août 2015

Du même critique

Les Enfants loups, Ame & Yuki
VaultBoy
9

Vous n'avez pas, monsieur Miyazaki, le monopole du coeur

En deux films - La Traversée du Temps et Summer Wars -, Mamoru Hosoda a prouvé qu'il pouvait secouer le monde de la japanime grand public largement dominé par les productions Ghibli. Deux longs...

le 29 août 2012

133 j'aime

23

Maus : L'Intégrale
VaultBoy
10

Au chat et à la souris

Grand Prix de la ville d'Angoulême cette année, Art Spiegelman est surtout connu pour son Maus, récompensé en 1992 par le seul premier prix Pulitzer jamais accordé à une bande dessinée. Si je me...

le 10 avr. 2011

126 j'aime

3

Stoker
VaultBoy
8

Vampires, vous avez dit vampires ?

Premier film en anglais du génial Park Chan-wook, Stoker avait de multiples raisons de se planter : script écrit par Wentworth Miller de Prison Break (!), possible perte de liberté du réalisateur...

le 6 mai 2013

97 j'aime

11