Le désir d'être aimées
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La première partie d'Hungry Soul m'avait un peu laissé de marbre, là où j'ai trouvé la seconde beaucoup plus percutante, surtout dans son final absolument parfait, déchirant, mais sans trop en faire.
Hungry Soul raconte donc l'histoire de deux femmes au Japon après la seconde guerre mondiale, deux histoires d'amour impossibles à cause des conventions sociales, de la société et d'erreurs personnelles. Avec le portrait de ces deux femmes, le réalisateur parvient à montrer, sans prétendre être exhaustif, les tracas quotidiens de ces femmes, devant obéir à leur mari, à leurs enfants et ne vivant pas pour elles.
C'est ça qui est terrible, voir ces femmes refuser leur bonheur ou bien se le voir arraché par la vie, elles qui veulent tout bien faire, mais parfois ça ne suffit pas.
Les deux cas sont différents, on a d'un côté la veuve qui aime un ami de son mari et sur laquelle les enfants vont faire pression pour qu'elle arrête de le voir, pour qu'ils cessent toute liaison et dans l'autre cas on a une femme traitée comme une bonne par son mari beaucoup plus âgé qu'elle. Dans les deux cas on ressent l'injustice de la situation et d'autant plus qu'aujourd'hui les deux cas sont difficilement acceptables. Alors si l'histoire de la femme mariée est un brin manichéenne car son mari est vraiment le dernier des salauds et son amant est beau gosse, gentil... tout ce qu'il faut... celle avec les enfants et qui est un peu au second plan est plus subtile... parce qu'il n'y a pas de bonne solution à proprement parler et pose des questions intéressantes sur la famille, les attentes des enfants et leur légitimités... Les enfants doivent-ils avoir un droit de regard sur les fréquentations de leur mère, peut-on comprendre que les enfants s'apprécient pas cette liaison ?
Surtout qu'à l'époque, les réponses devaient être beaucoup moins tranchées qu'aujourd'hui, où dans les deux cas on dirait aux femmes de faire ce qui les rend heureuses. Mais là, dans le contexte, c'est plus compliqué et on voit bien le poids de cette société... L'individu n'est pas libre.
Je disais que le premier film m'avait laissé un peu de marbre, le second quant à lui à quelques plans vraiment déchirants, la toute fin bien sûr, une poignée de main pour se dire au revoir... mais surtout à un moment Reiko et son mari sont à un banquet, elle était avec son amant juste avant, lorsque son mari débarque elle fait la tête, puis son amant débarque au banquet, elle le regarde, il la regarde avant de partir avec d'autres filles... Tout le tragique est là, la relation n'est pas égale... elle prisonnière de son mari ne peut rien se permettre et son regard dit tout.
En plus les deux génériques d'introduction sont magnifiques avec une musique envoûtante qui plonge directement dans cette ambiance avec ces plans de ville entre tradition et modernité. Tout comme le film... On est à un changement d'époque, l'influence traditionnelle se fait encore sentir, mais il y a des envies de liberté.
Un diptyque intéressant.
Créée
le 31 mars 2020
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