Lors d’une banale descente de drogue, deux flics se retrouve face à une prise d’otage. Les renforts peinant à arriver, Gill décide qu’il est temps pour lui de porter ses couilles et de jouer au héros. En confondant vitesse et précipitation, il se méprend lourdement en prenant ce mannequin de cire cul de jatte pour une victime et tombe lamentablement dans le piège tendu d’un sorcier vaudou qui va l'abattre comme un chien et lui lancer une terrible malédiction avant que ce dernier ne succombe lui aussi de ses blessures. L’histoire aurait pu s’arrêter là tandis que son coéquipier Stevens se serait octroyé les lauriers de la dépouille d’un serial killer ayant semé 67 corps sur son chemin. Et bien non car Gill est maintenant de retour d’entre les morts, traînant avec lui sa carcasse décharné et son odeur pestilentiel de cadavre ambulant, toujours en quête de sa Nemesis capable lui aussi d’outrepasser sa condition de simple mortel. Et Stevens dans tout cela de réaliser que les effets du whisky coca ingérés quelques heures plus tôt se sont depuis longtemps dissipés, il n’a pas le choix que d’accompagner son compagnon dans sa dernière volonté. Tempéré par le désir de rester éternellement en vie ou bien d’exterminer son pire ennemi, le Zombie Cop se résoudra néanmoins à sa tâche dans l’ordre et la morale. Ce n’est pas parce que l’on est mort-vivant que l’on doit enfreindre le règlement.


Au moment où il réalise Zombie Cop, J.R. Bookwalter compte déjà plusieurs films à son actif ce qui l’a naturellement amené à créer sa propre société de production Temple Entertainment. Après avoir fait ses début au côté du grand David De Coteau, le réalisateur s’est essayé au film de zombie avec The Dead Next Door, un fan-film très inspiré des œuvres de Georges Romero qui fût d’ailleurs produit par Sam Raimi et Bruce Campbell et qui dispose de chouettes maquillages et effets spéciaux. Mais c’est vraiment avec Robot Ninja que le cinéaste se fera un nom avec ce concepteur de comics qui cherchera à se réapproprier sa création en revêtant la panoplie de son personnage pour faire dans le vigilantisme. Zombie Cop son troisième long-métrage est une production tout aussi modeste tourné pour une poignée de dollars, exploitant le concept de Maniac Cop de William Lustig et de Flic ou Zombie de Mark Goldblatt, de manière assez opportuniste, où l’humour repose exclusivement sur son argument et le décalage de ton et de situations absurde que cela occasionne. On y retrouve notamment l’acteur James Black qui cabotine à mort dans le rôle du méchant et que l’on retrouvera par la suite souvent en second couteau ou figurant dans des productions plus ambitieuses tel que Soldier, Godzilla et Universal Soldier Le Combat absolu avant de passer lui aussi une seule fois derrière la caméra pour le compte de Charles Band avec le nanardesque The Vault. D’ailleurs la suite de la carrière de Bookwalter se fera lui aussi sous le sigle de la Full Moon Features avec les suites de Witchouse notamment le second opus qui surfe allègrement sur le succès du Projet Blair Witch.


Heureusement, Bookwalter reste un honnête artisan, la naïveté de ses scénarios couplé à son savoir faire et sa générosité lui permette souvent de sortir ses films de leur anonymat, toujours avec ce charme suranné hérité des années 80. Pour palier à l’étroitesse du budget, le héros est ici recouvert de bandages pour cacher partiellement sa pourriture et son visage ce qui permet également de mieux l’iconiser et surtout de s’affranchir des inspirations précités. Cela fonctionne d’ailleurs plutôt bien à l’écran ce qui donne comme souvent chez le cinéaste cet aspect bande dessinée, certes un peu moins bien mis en valeur que dans son précédent essai qui avait cela dit bénéficié d’un remastering par rapport à la version d’origine. Les séquences d’action y sont certes assez conventionnelle, mais elles ne manque pas d’effets gore et on apprécie réellement le second degrés de l’entreprise que l’on retrouve à l’oeuvre dans certaine séquences assez grotesque comme cette fusillade chez l'épicier indien, ou une course poursuite flegmatique le pied sur le frein dans les bois pour ne pas risquer de froisser la taule des Cadillac. À défaut d’être très inspiré, Zombie Cop transpire de tous ses pores le système D et la bonne humeur d’un nanar tourné entre copains. Et si le gentil vient finalement à bout du méchant lors d’une ultime bagarre dans le bosquet de leur patelin paumé, ce n’est pas pour retourner pioncer six pieds sous terre, mais bien pour continuer à jouer les justicier en tout bien toute horreur.


Si tu es un zombie abruti par le consumérisme ou bien un crétin congénital obsédé par les réseaux sociaux… Il n’est pas trop tard pour te ramener à la vie. Rends-toi sur L’Écran Barge pour une dégustation gratuite de tripailles et de jambonneaux, du moins si tu es un cinéphile doté de bon goût et surtout d'un cerveau.

Le-Roy-du-Bis
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le 28 déc. 2023

Modifiée

le 6 févr. 2024

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