Il faut (re)tuer Bin Laden
On se demande vraiment parfois ce que les scénaristes peuvent bien s’injecter comme produit pour pondre des scénarios aussi débiles. En même temps, transposer le film de zombie chez les nazis, ça a été fait de nombreuses fois, pourquoi ne pas ce coup-ci ne pas faire revenir du royaume des morts ce cher Osama Bin Laden ? Ce n’est pas une idée plus con qu’une autre quand on y pense… Mais disons le clairement même si on s’y attend un peu, Osombie n’est pas un bon film… Pour autant, il n’en demeure pas moins très mauvais non plus…
Le vrai gros problème de Osombie, c’est que le délire que laissait présager le titre et le pitch n’est à aucun moment assumé. Le film est bien trop sérieux et manque clairement de bêtise. On a d’un côté parfois l’impression d’être dans un nanar volontaire, jusque dans les scènes les plus intimistes, avec des scènes kitchs au possible (le kata au sabre sur fond de soleil couchant) où des dialogues bien funs tels que la réflexion sur le fait que les zombies seraient boulimiques qui fait assez sourire. Mais d’un autre côté, aucune réelle folie dans ce qu’il se passe. L’entre deux scènes d’action n’est que remplissage avec tout ce que cela comporte de militaires discutant le bout de gras et se racontant des anecdotes guères passionnantes. Et puis merde, il est où ce Ossama zombie qu’on nous promet ? C’était lui qu’on voyait à la fin pendant à peine 30 secondes ? Ah… d’accord…
Néanmoins, Osombie sait être généreux en terme d’action et de défouraillage de zombies, et heureusement car c’est ce qui le sauve du naufrage. Le film commence très bien avec une scène d’introduction qui en jette pas mal. La réalisation du film est d’ailleurs de manière générale correctement emballée, avec des plans franchement jolis même si pas toujours originaux, ce qui n’est pas toujours le cas des petites productions au budget riquiqui.
De l’action donc, avec des attaques de zombies qui interviennent de manière régulière. Nos militaires marchent quelques minutes, puis bim, surgissent de nulle part du zombie enrubanné qu’ils vont bien entendu charcuter avec tout l’arsenal nécessaire : mitrailleuses lourdes, sniper explosif (???) et même Katana (un clin d’oeil au personnage de Michonne de The Walking Dead ?).
Ce schéma va se répéter encore et encore jusqu’au final, permettant au film de garder un rythme assez soutenu même si l’ensemble est au final assez répétitif…
Action redondante, pas de vrai folie constante, Osombie a quoi pour lui au final ? Et bien malgré son aspect trop premier degré, certaines fulgurances nanars sont belles et biens là à commencer par ces zombies aux maquillages bien troussés mais qui ont la fâcheuse tendance à sortir de nulle part alors qu’il n’y a à priori rien autour des héros (ils sont dans un désert), mais on ne sait pas comment, il y en a toujours un qui sort de juste à côté d’eux pour essayer de leur asséner un méchant coup de temps.
Mention spéciale également à un de nos soldats, sorte de Colin Farrell Low-cost, et qui à la moindre occasion s’enlève le haut afin de bien montrer à l’écran son torse bien épilé, même quand la situation ne s’y prête pas vraiment. Tu es blessé au bras ? Attends, j’enlève tout mon haut pour te faire un bandage avec… Du grand art surtout quand on considère qu’en temps d’invasion zombie, il est toujours bon de donner à ces derniers plus d’endroits où mordre…
Truffé de petits faux raccord, très peu gore au final, Osombie se laisse malgré tout regarder sans déplaisir. On est loin, très loin même, du délire qu’on aurait pu espérer mais on ne s’ennuie pas vraiment pour autant. A choisir, préférez lui le court métrage français de 4 minutes, bien plus fun, dont le titre est « Zombinladen : The Axis of Evil Dead ».