Le débutant Naosuke Kurosawa débarque dans un genre très cadenassé autant que très nippon, l'érotique violent, mais ne parvient jamais vraiment à se démarquer des influences du genre. L'environnement urbain en construction est volontiers filmé de manière à le faire ressentir comme abandonné avec bourbier, brasero, immeubles sans ouvrier, déchets et des lignes cassées (les échafaudages en vertical, les terrains vagues en horizontal). Quelque part, le film m'a rappellé l'isolement oppressant de la cité de Buffet froid. Et le réalisateur de continuellement jouer entre le froid du décor et la chaleur du feu qui fascine le serial-killer. Cette aspect urbain ultra-violent, ce paradigme qui associe la ville et la violence dans les années 70 rappelle forcément le giallo et l'aliénation des personnages dans une sorte de labyrinthe d'où ils ne peuvent trouver d'issue que dans la violence.
Mais cette thématique de l'urbanité perverse, matrice de l'horreur tapie au tréfond de l'humain, comme celle des disfonctionnements des relations humaines à travers le prisme de la sexualité cachée ne sont pas le fait du jeune Naosuke Kurosawa mais d'un cinéma d'exploitation alors censé sauvé la Nikkatsu, un cinéma racoleur et répondant aux éléments pré-établis du genre.

Il ne parvient pas vraiment à donner une coloration personnelle. Sa mise en scène ressemble beaucoup trop d'un point de vue plastique à celle d'un téléfilm ou d'une série télé. Les comédiens n'ont rien de très remarquables. Bref, Kurosawa (aucun lien autre qu'homonymique avec Akira) ne parvient pas à faire oublier Hasebe, précurseur dans le genre.

Et puis reste comme souvent dans le genre un scénario très faible, pour ne pas dire grotesque d'ineptie.
Alligator
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le 22 févr. 2013

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