On a toujours besoin d’un taser à renards
Dans un monde post-chaîne alimentaire, les animaux ont élaboré socialement leur coexistence. Judy a toujours rêvé d’intégrer la police, mais elle est reléguée au service des contraventions. Elle devra prouver sa valeur en élucidant une affaire en seulement quarante-huit heures.
Le métrage n’est pas le tantième volet d’une franchise ni une adaptation quelconque, mais bien un scénario original. Le film foncièrement moderne possède un message thématiquement profond fustigeant les stéréotypes et la xénophobie en prenant comme problématique l’instinct supposé des prédateurs ; il dit quelque chose de nos sociétés. Il est une jolie initiation cinéphilique pour les mistons, par exemple, en leur inculquant les bases du buddy movie (mille excuses pour l’emploi d’un terme anglais) formés par un binôme bigarré qui, dans le monde réel, serait plutôt occupé à se courser qu’à investiguer ensemble. Zootopie tel une fable de La Fontaine satirise
un microcosme utopique, analytique et désopilant. En sus, il est une sagace illustration de la locution-phrase « l’habit ne fait pas le moine ». Il est très amusant et brillamment truffé de gags, notamment la scène avec les fonctionnaires anthropomorphisés en paresseux extrêmement lymphatiques est un faîte de cocasserie. À noter que l’œuvre inventive ne contient nulle demoiselle en détresse au contraire. Néanmoins, elle se sert du dessin animé pour promouvoir la gazelle Shakira.