Après Les Mondes de Ralph et son univers de jeux vidéo et Les Nouveaux Héros qui adaptait un comics méconnu, Disney continue de surprendre son monde à travers son 135e Classique d'Animation intitulé Zootopie où, une première chez Disney, le concept du buddy movie est présenté. Et si l'on a déjà eu affaire à une enquête policière avec Basil Détective Privé, jamais elle n'a été aussi concrète qu'ici, l'univers dépeint étant aussi coloré que foncièrement adulte. Disney commettrait-il des écarts à son univers ?
Bien plus sérieux que d'ordinaire, aussi bien dans ses gags que dans son intrigue de film noir, Zootopie s'avère être un spectacle réjouissant où les habituels codes sont ici vaporisés au profit d'une enquête sérieuse voire inquiétante que va essayer de résoudre une lapine fraichement diplômée et son acolyte de fortune, un renard roublard, menteur et voleur. Adoptant le schéma classique du flic faisant équipe avec son suspect, le long-métrage de Byron Howard (Raiponce) et Rich Moore (Les Mondes de Ralph) embarque son spectateur dans une folle enquête, le tout dans un univers contemporain où chaque animal correspond à un stéréotype franchement fendard.
Les renards sont tous des arnaqueurs, les paresseux travaillent forcément aux relations humaines, c'est une éléphante indienne qui tient un club naturiste et le maire de la ville est forcément un lion. Flirtant audacieusement avec la satire, prônant forcément un anti-préjugés voire un anti-racisme probant, Zootopie arrive pourtant à nous épater grâce à une maîtrise intégrale de son sujet, de ses protagonistes et de son atmosphère aussi déjantée que parfois lugubre. Pas de chansons mièvres, pas de répliques débiles, mais au contraire un humour plus fin et plus adulte, aussi inhabituel que bienvenu, qui boost sans conteste l'une des meilleures productions Disney que l'on ai vues depuis belle lurette.