Le logo du château apparait, la musique "When you wish upon a star" retentit, la magie Disney opère à nouveau.
Vivant actuellement leur Quatrième Âge d'Or, les Walt Disney Animation Studios ne chôment pas et nous réservent bien des projets alléchants pour les futures années.
En soit, proposer un film d'animation où des animaux anthropomorphiques vivraient en harmonie dans une société semblable à la nôtre n'est pas bien original. Disney avait d'ailleurs exploité ce concept 11 ans plus tôt avec le lamentable Chicken Little.
Mais là où Zootopie ne tombe pas dans le même piège et se révèle digne d'intérêt, c'est que ce ne sont pas les animaux qui doivent s'humaniser, c'est la ville qui doit s'"animaliser".
En effet, la mégalopole de Zootopie est divisée en plusieurs parties distinctes: Sahara Square, Tundratown, RainForest District etc...
Et c'est là sans surprise le plus gros point fort de Zootopie: Son univers.
La ville regorge de trouvailles visuelles en tous genres, au point qu'il est impossible de tout repérer dès le premier visionnage. Chaque plan fourmille d'idées, l'ensemble est extrêmement vivant et nous donne envie d'entrer dans ce monde animalier.
Visuellement, les Studios Disney ne cessent de s'améliorer. Après la claque visuelle qu'avait été Les Nouveaux Héros, il était difficile de croire que la firme aux grandes oreilles pourrait faire mieux. C'est pourtant le cas. Zootopie est d'une beauté renversante à chaque image. Le style d'animation 3D propre à Disney depuis Raiponce est plus que jamais identifiable tant les personnages et les décors semblent être dessinés à la main pendant 1h48. Et que dire du travail sur les lumières ou les couleurs, c'est tout bonnement divin!
Zootopie est également sans aucun doute le Classique Disney le plus drôle depuis Kuzco: L'Empereur Mégalo! Sans en atteindre le même taux d'hilarité, les rires durant le visionnage sont nombreux et il sera impossible de ne pas se fendre la poire devant la scène des Paresseux, dévoilée (non intégralement heureusement) dans la bande-annonce. Les répliques sont extras, le comique de situation fait toujours mouche et (incroyable!) la traduction française est excellente! Un grand progrès comparé aux derniers Disney où les dialogues étaient pour la plupart massacrés.
Le doublage français est à ce titre irréprochable. Les stars font toutes de l'excellent boulot et quel bonheur de voir nos deux personnages principaux doublés par de vrais comédiens.
Tout comme Les Nouveaux Héros qui était un pur film-hommage aux comics et au genre super-héroïque de par ses ficelles narratives et ses personnages, Zootopie décide de suivre la tradition des buddy movies en reprenant une vieille formule utilisée et sur-utilisée à savoir, le petit nouveau débarquant dans la police, ne sachant pas se faire accepter et qui, afin de se faire une place parmi les plus grands, devra collaborer avec un individu lui étant opposé sur tous les points.
Rien de neuf à première vue, mais nous sommes les premiers à le savoir (du moins je l'espère) qu'on peut toujours rendre agréable un concept simple tant qu'il est traité avec du coeur. C'est le cas ici.
Si, au départ, Nick Wilde le renard devait être le héros du film, c'est finalement Judy Hopps la lapine qui endosse le rôle principal. On comprendra rapidement pourquoi en voyant les deux modes de pensée bien différents des personnages. Il était bien plus simple de s'identifier à la lapine en pleine découverte de la ville plutôt qu'à un renard y habitant depuis longtemps et restant bloqué sur sa seule et unique vision des choses.
Les deux sont extrêmement attachants dans chacune de leurs interactions et ont des background suffisamment solides pour que le spectateur les adore dès leur première apparition.
Les personnages secondaires comme le Chef Bogo, Clawhauser ou Flash remplissent tous très bien leurs fonctions et font bien plus rire que les personnages secondaires des Nouveaux Héros.
Incroyable, Disney sont cette fois allés jusqu'au bout de leurs idées pour ce nouveau Classique.
Si la première partie se centre surtout sur l'aspect humoristique, la deuxième fait véritablement décoller l'intrigue en exploitant avec finesse et talent toutes les leçons à retenir sur la différence, la crainte de l'inconnu et l'acceptation des autres. Rien à dire, la dernière demi-heure est parfaite!
Au final, seule déception au tableau. Michael Giacchino se contente de faire le minimum syndical. Sa musique est transparente et n'arrive jamais à marquer. On est loin de ses compositions pour Les Indestructibles, Ratatouille, Là-Haut et Vice-Versa alors qu'il y avait pourtant du potentiel. Dommage.
À croire que les compositeurs engagés par Disney sont peu inspirés quand les personnages ne poussent pas la chansonnette.
C'est d'ailleurs sûrement pour cette raison que le seul air qu'on retiendra une fois le film fini est "Try Everything" de Shakira. La chanteuse m'a toujours laissé indifférent mais le tube qu'elle a créé pour le long-métrage est rythmé, dynamique, marquant et assez bien écrit tout en collant très bien à l'univers du film.
L'année 2016 ne fait que commencer. Il va être très difficile maintenant d'attendre avec de la patience Moana tant les infos révélées à la D23 Expo 2015 laissent croire que les Studios Disney nous préparent un de leurs meilleurs films de princesse.
Gigantic suivra ensuite en Mars 2018 et a l'air tout aussi intéressant. Le réalisateur de Raiponce et les compositeurs de La Reine des Neiges pour réadapter Jack et le Haricot Magique dans un univers hispanique, ça m'attire énormément.
En ce qui concerne l'annonce de La Reine des Neiges 2, je reste toujours dubitatif mais le délai étant suffisamment long, il y a peut-être bon espoir d'avoir une suite digne du premier volet.
Disney réussit une fois de plus à réveiller en moi à la fois l'adulte qui est resté un grand enfant au fond de lui et le fan passionné du studio aux grandes oreilles qui ne cesse de faire des merveilles depuis le démarrage de leur nouvel Âge d'or en 2008. Zootopie est absolument génial à quasiment tous les niveaux et me donne envie de crier haut et fort encore et encore "Merci Mickey!".