Disney nous propose une oeuvre étonnement intelligente, divertissante et surtout intelligible en accord avec son temps. Trois grands axes composent sa moralité : l'ambition personnelle, la tolérance et la lutte contre les stéréotypes.
L'ambition personnelle.
On pourrait croire que ce premier axe dessine le portrait de l'histoire américaine stéréotypée dans laquelle le héros est le seul contre tous à croire en son devenir. Bien qu'aimé et soutenu par sa famille, le héros voit cette dernière tenter en vain de lui faire comprendre qu'il est parfois bon de choisir la médiocrité, la suffisance au titre de l'impossibilité garante d'innombrables clichés qui bornent la société à penser que A va avec B et sûrement pas avec Z.
C'est ce qui nous amène sur le terrain de notre second axe : la lutte contre les stéréotypes sociaux.
La lutte contre les stéréotypes.
Ce film d'animation est encore plus fort en 2016 qu'il s'inscrit dans son temps, faisant notamment référence implicitement à la lutte pour les droits de la femme en particulier dans le monde du travail où les perspectives de carrière et la valeur productive sont réduites à une appréciation physique pleine de codes qui ne demandent qu'à être brisés. C'est donner du rêve aux petites filles, à une nouvelle génération qui se doit de proroger le combat de leurs ainés.
Un combat qui passe aussi par la promotion du vivre ensemble, de la tolérance.
La tolérance.
Dans cet univers où l'animal (prédateur et proie) a su évoluer en permettant ainsi le vivre ensemble entre les "communautés", les "races" où l'état sauvage n'est plus, le parallèle avec notre monde est notable sans aucun doute. Dans cette oeuvre il est question d'un fait divers où une dizaine de prédateurs reviendrait soudainement à l'état sauvage, et provoquerait la panique dans une société où la confiance d'autrui régnait. Désormais, nous faisons place à la crainte de l'autre et à la méfiance. Ce qui est fort dans cette oeuvre c'est qu'elle s'inscrit étonnement dans une époque où d'une part l'Europe doit faire face à l'amalgame du terrorisme et de la crise migrante; où d'autre part les Etats Unis sont bouleversés par les nombreux crimes policiers envers la communauté afro et une communauté hispanique en carence de considération politique.
Une histoire qui ressemble étrangement au travail de Jean de Lafontaine en ce qu'il préférait utiliser l'animal afin de faire passer subtilement, à l'abri de la censure de l'époque, une morale pleine de sens.