J'avais vu la bande annonce de ce truc (la scène avec le paresseux) que j'avais trouvée assez drôle étant donné qu'ils se sont réellement autorisé à faire durer le truc une plombe pour bien accentuer le côté lent du paresseux et j'aurai limite voulu que ça dure plus longtemps, mais en voyant Zootopie à l'affiche je n'ai pas du tout fait le lien avec la bande annonce qui m'avait fait marrer et je pensais que c'était un énième dérivé de Madagascar...
Mais en fait non, c'est le dernier Disney, qui a bien du mal à faire des films potables et qui plombent pas mal Pixar également...
J'ai été un peu dérangé par ce film car c'est forcément une métaphore de notre monde, mais forcément ce qu'il dit ne me plaît pas. On a soit la dérive ultra libérale qui vise à dire : tu peux devenir ce que tu veux si tu t'en donnes les moyens. Ce qui est faux, on le sait bien. Mais on a aussi tout un aspect sur la ségrégation et je pense que ça se veut plus encore une métaphore du féminisme étant donné la remarque que fait le Jaguar à l'héroïne la première fois qu'il la voit "oh mon Dieu moi je t'ai renfermé dans tes clichés, pardon, pardon" (un truc comme ça. Cette opposition prédateur, herbivore fait vraiment penser au discours féministe sur l'oppression patriarcale que je trouve assez bien singée ici.
Mais je ne voyais pas vraiment où ça voulait en venir, est-ce-que c'est un film progressiste ? Juste un film qui se veut une satyre de notre monde ? Reste que l'intrigue avance très vite, qu'il y a quelques moments drôles et que vers l'heure et quart de film on croit que tout est résolu, c'est la fin... et en fait non, c'est reparti pour un tour et là j'ai commencé à trouver ça long, car on retombe dans des schémas bien connus et peu intéressants... Le renard se fâche avec la lapin, ils ne sont plus amis... pfff...
Et là le film m'a perdu, il n'y avait pas besoin de plus, 1h15 de film aurait largement suffit.
Cependant ça reste un film avec de multiples références assez sympas, mais plus sérieusement des réflexions autour du communautarisme, de la diversité, du libéralisme, etc. Effectivement l'héroïne veut vivre dans un monde libéral, avec de la diversité mais sans communautarisme...
Seulement la fin du film annihile tous les efforts de faire un truc réellement cohérent et construit puisqu'on enchaîne les coups de théâtre, qui même s'il montre que Nietzsche a raison sur les faibles moralisateurs, n'étaient encore une fois pas nécessaire et j'aurai préféré que ça reste plus simple, sans cette esbroufe et conclure en disant que oui il y a une part de génétique dans le comportement que la liberté ne permet pas de devenir ce que l'on veut, mais uniquement ce que l'on est (ce qui est déjà pas mal) et bien ça aurait eu un peu plus de gueule que cette fin vraiment niaise.
Cependant je ne peux pas dire que je sois déçu vu que je n'attendais pas grand chose de Disney, qu'il y a des moments drôles, même pour moi, et que c'est moins con pendant les 2/3 que ça en a l'air et surtout le duo Renard/Lapin fonctionne assez bien et par moment ça m'aurait presque rappelé Fantastic Mr Fox (en moins bien).