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Zootopie
7.3
Zootopie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush (2016)

 Il ne faut pas se leurrer, depuis l'acquisition des studios Pixar par Disney, et malgré ce pseudo-accord permettant aux deux boîtes de rester des entités distinctes, les longs métrages labellisés Disney ont bien changé. Le temps des Hercule, Le Roi Lion, Tarzan, etc., est bel et bien révolu. La magie qui transportait notre esprit et apaisait nos nuits enfantines, a changé de couleur. Il y eut une époque ou mes yeux globuleux pétillaient et mes poils se hérissaient en écoutant une sage réplique lancée par un personnage charismatique (rappelez-vous l'Empereur félicitant Mulan d'avoir sauvé la Chine...). Il fut un temps où les personnages chantaient leur joie et la beauté de la vie dans Disney, où chaque chanson devenait un véritable chef-d'oeuvre que l'on ne se lasse pas de réentendre. C'est à cette époque d'ailleurs que les PERSONNAGES chantaient, emplis d'innocence et de pureté, et non une certaine star blonde surmédiatisée, aux gros seins et au déhanché sulfureux (bien qu'agréable). 
Aujourd'hui, la petite lapine espiègle, aventurière et rêveuse, héroïne de Zootopie, écoute son MP3 Sony, et skype avec ses parents via son I-phone 6S. Bon ok, j'exagère un peu, mais est-ce vraiment nécessaire ? Les gosses ne sont-ils pas déjà suffisamment exposé à longueur de journée à tout ça pour en plus leur en coller dans les dessins-animés ? D'accord, d'accord, j'arrête de faire mon vieux schnock.
Bref, venons-en au film en lui-même. Dans une société évoluée où l'humain n'existe pas, et donc où aucune espèce ne domine la Terre, la raison, la conscience et le langage se sont développés chez les animaux, et ceux-ci vivent ensemble en harmonie. A Zootopie, sorte de capitale du monde animal, tout est pensé pour que chacun ait sa place, des escaliers jusqu'aux transports en commun. Tout le monde mérite une attention égale et un confort ergonomique semblable dans la société, qu'on soit girafe, tigre, souris, renard ou chèvre. On est donc plongé dans un univers qui essaye de paraître avancé en terme de tolérance à la diversité, mais on comprend vite que ce n'est pas tout à fait le cas. Rien de bien dépaysant quoi, On est dans notre monde.

Au milieu de tout ça, une petite lapine toute mimi (Judy, toute pitite avec ses grandes znoreilles et ses grands znoeils tout brillants, hoooooo...) quitte sa petite campagne tranquille pour réaliser son rêve d'enfant, devenir la première lapine flic. Après avoir galéré comme une mouche sans ailes dans une cuvette de chiottes, elle finit par y arriver, en profitant d'un programme d'insertion visant à ouvrir aux non-carnivores les métiers réservés auparavant aux "prédateurs". Malheureusement, celle-ci est victime de discrimination de la part de son supérieur, et devra faire ses preuves pour devenir un vrai poul... une vraie policière pardon.


Rapidement, Judy rencontre un renard rusé (Nick), qui mène une arnaque bien ficelée mais pas trop méchante, pour se faire un peu de blé. En somme, il achète des glaces géantes à un gros éléphant raciste, qu'il fait fondre pour reconstituer de plus petites glaces qu'il vend 10 fois plus chère. Franchement, ils ont du se retourner le ciboulot pour imaginer un crime autant pas grave... baste, Nick deviendra malgré lui le compagnon d'aventure de la lapinounette. Une très belle histoire d'amitié naît alors entre ces deux personnages plein de points communs, mais que la Nature oppose.
Ainsi, le concept d'ennemi naturel est complètement absurde, l'évolution a doté ces animaux de sentiments qui vont bien au-delà de ça. C'est chouette ! Bel exemple à suivre n'est ce pas ?


Chapeau bas au personnage du renard d'ailleurs, qui est proprement génial (le mieux travaillé du film), malin comme pas permis, et doté d'un humour plein de subtilité. Un humour qui n'est d'ailleurs pas transcendant dans tout le long métrage car trop enfantin pour nous autres adultes sérieux et viciés. Normal, c'est un Disney ! Et pour plaire aux enfants, c'est plutôt réussi ! Les personnages sont attachants, la petite lapine est un bel exemple d'obstination et les images de synthèse sont à se décoller la rétine. La plus grande réussite graphique reste à mon avis l'expressivité des personnages. J'ai en tête la tirade brillante du renard lors de sa seconde rencontre avec Judy. L'expression faciale sarcastique, intelligente et malicieuse de Nick est juste... waaaoh.
Bien que pour ma part, je commence à perdre espoir de retrouver la magie indescriptible et enivrante du bon vieux Disney de l'époque, vous savez, celui enregistré sur VHS avec la bande magnétique qui saute, ce dessin animé sympathique plaira sans aucun doute aux jeunes obstinés partis pour changer le monde. On commence quand même un peu à connaître sur le bout des doigts la morale égoïste et très à la mode dans tous les dessins animés actuels du "il suffit d'y croire pour y arriver", même si j'adhère complètement. Mais Zootopie a quand même le mérite de donner une bonne touche de modernisme qui est la bienvenue (sauf pour Shakira, non mais sans déconner quoi... c'est un Disney, pas un clip sur MTV...). Objectivement parlant, il ne faut pas s'attendre à se taper des crises de rire à s'en briser les côtes, sauf pour l'unique scène vraiment énorme,celle des paresseux vu dans le teaser, qui restera dans le top des passages de dessins animés les plus hilarantes de tous les temps. Un pur moment de bonheur !! Mis à part cela, le manque flagrant de poésie et de magie est déprimant et l'histoire, bien que mignonne, est... boarf... Seule l'amitié improbable entre la lapine et le renard apporte une vraie pointe d'âme au scénario.

Pour continuer dans le rabat-joie, Disney essaye clairement de pomper Pixar, et sans pour autant se planter lamentablement, fait vachement moins bien. C'est bien dommage, car mélanger l'âme et la magie du premier avec le dynamisme et la folie du second pourrait aboutir à un cocktail merveilleux. Mais les doses de chaque ingrédient sont encore à améliorer pour arriver à clouer le bec d'un vieux nostalgique aigrit comme moi.
Un petit plus tout de même, en écoutant bien, il est toujours possible de déceler quelques critiques bien hargneuse de la société humaine.


En très bref, film d'aventure sympa, sans rien de transcendant, qui fait malheureusement parfois pensé à un Pixar moyen. Mais ça, ce n'est que mon avis...

Tristan_Rota
6
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le 26 mai 2016

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Tristan Rota

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