Comme j'étais très assidu à l'école, je passais du temps sur des "point & click", ce genre de jeu traitre où l'on croit se balader tellement c'est facile jusqu'à être bloqué sans savoir pourquoi, alors en attendant d'avoir un éclair de génie on en essaye un autre. Alors de Myst, tu passes à Day of the Tentacle, et quand t'en as marre de chercher du vinaigre pour la tambouille du vieux grincheux, tu te mets aux Chevaliers de Baphomet, et lorsque cet accent anglais te rend trop nerveux, tu retournes à Myst. Ad lib.

Jusqu'à ce que mon pote me prête Nine en disant un truc du genre : "Vas-y essaie, t'auras ptêt plus de chance". Ben non, j'en ai pas eu plus que lui. En conséquence, cette critique ne contient aucun spoiler. Rien de plus normal, puisque seulement 5 personnes dans le monde ont terminé ce jeu, et que les 2 qui ont survécu ont fini par se faire enfermer en centre psychiatrique, tenant des propos incohérents et imitant tant bien que mal des bruitages de guitare disto sans raison apparente.

Car s'il y a un point sur lequel Nine est réputé, c'est avant tout sa difficulté : à peine passé l'entrée de la maison dont vous avez hérité, vous vous retrouvez dans un hall où vous devrez triturer tout un tas de machineries loufoques dont personne ne sait à quoi elles fonctionnent. Basées en grande partie sur des notions musicales, les énigmes qui combinent codes et partitions s'avèrent vite complexes. Ayant pourtant des prédispositions (je suis musicien depuis mon plus jeune âge, ndlr), c'est probablement l'impatience de la jeunesse qui l'a emporté.

Nine est un jeu méconnu et pour cause, c'est un échec commercial sans nom. Pourtant il avait tout pour réussir : produit par Robert de Niro, le jeu bénéficie d'une mise en scène signée Mark Ryden (c'est quand même pas rien) et d'un doublage 5 étoiles par les super potes de l'acteur, Steven Tyler, Cher, Christopher Reeve entre autres. Talkin' to me ?

À l'époque, j'étais sidéré par l'univers unique de ce jeu, et en même temps décontenancé voire frustré. En découvrant tous les détails apparaissant dans la pièce principale, on imagine la richesse qui vous attend... ou pas. À l'image des sculptures zoulous qui vous barrent l'entrée d'un corridor, on entrevoit des merveilles sans jamais les atteindre (même si je crois qu'un jour j'ai réussi à les passer dans un moment de créativité lumineux).

Même si on n'y comprend rien, même si on s'impatiente, Nine est un jeu magnifique et vaut le coup d'être vu. Un monde foutraque garni de personnages mystiques, bénéficiant d'une ambiance sonore unique : c'est le souvenir que ce jeu m'a laissé il y a plus de 10 ans, et j'aimerais vraiment, vraiment, m'y frotter à nouveau.

Pour apaiser ma frustration et essayer de me targuer d'un fier "YEAH J'AI PASSÉ UNE SALLE".
axlesax
9
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le 9 mars 2012

Modifiée

le 6 sept. 2012

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axlesax

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