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“Un niveau bac scientifique ou médico-social est nécessaire ainsi qu’un bon équilibre psychologique.” C’est ce que dit la fiche métier de l’ONISEP sur le métier de Thanatopracteur. Si cette profession ne fait à priori pas trop rêver la jeunesse, une chose est sûre, elle fascine. A Mortician’s Tale nous met dans la peau tatouée de Charlie, une jeune femme qui débute dans son nouveau poste au sein d’un petit salon funéraire familial.


Les corps arrivent sur notre table, et on y réalise les opérations nécessaires avant les funérailles. Les graphismes aux couleurs pastels n’ont rien de cru, et l’aspect low-poly colle avec l’idée qu’on se fait du petit jeu indé “qui a des choses à dire”. Heureusement pour lui, A Mortician’s Tale n’a pas besoin d’en faire des tonnes et, heureusement pour nous, il le sait. La nature même de nos actions en jeu sacralise le moindre clic. Qu’on place du coton dans une bouche pour éviter qu’elle ne se creuse, qu’on couse à jamais des lèvres ou colle des paupières, rien n’est vraiment montré. On fait juste quelques clics, le corps ne bouge quasiment pas. Mais rarement on aura glissé-déposé avec autant de solennité.


Après chaque embaumement, on rejoint le salon mitoyen pour écouter parler les proches du défunt. Aucune envolée métaphysique ou philosophique à entendre ici, juste des banalités pour remplir le vide. Ceux qui parlent le plus, ce sont les gens du métier, qu’on lit à travers leurs échanges d’e-mails. Notre patronne, notre collègue, et surtout notre amie Jen, conservatrice au musée funéraire : tous apportent un point de vue particulier. La mort, c’est un business comme un autre, qu’on peut pratiquer éthiquement ou pas. La mort, c’est un métier qui fait peur aux conquêtes amoureuses. La mort, quand on la côtoie au quotidien, on peut en rire. Comme dans plein de métiers, en fait. On termine l’heure de jeu bizarrement plus détendu qu’on ne l’a entamée, réchauffé par cette banalité.


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bofang
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le 10 avr. 2020

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