Le fait est que je n'ai pas vraiment joué à Amnesia, j'ai regardé mon copain jouer. A vrai dire au début ça m'arrangeait, parce que j'ai deux mains gauches et que je suis plutôt lente dans les jeux, du coup en regarder un c'est comme regarder un bon film. Et puis après, c'est lui que ça arrangeait parce qu'il refusait de jouer tout seul - autant être deux à flipper.

Je dois dire que Amnesia se base sur une très bonne idée : l'équilibre entre santé mentale et santé physique, entre ombre et lumière. Le fait qu'on subisse les flash-backs pendant le jeu contribue à l'aspect effrayant - on se sent bloqué. La première heure de jeu, j'étais déjà complètement en panique - phobie du noir oblige - mais je commençais doucement à me dire que le gus déconnait un peu de la cafetière, et que les bruits de piano et autres manifestations étranges étaient dans sa tête. Après tout, on avait l'air seul dans ce château chelou qui respirait tout seul, pas de quoi faire un plat de trois portes qui grincent.

Vers une heure de jeu donc, au milieu d'une grande pièce embrumée (sérieusement s'il y a autant de courants d'air et de brume dans ton château faut revoir l'isolation mec), on voit apparaître au loin... Juste une silhouette... Réflexe de jeu, on file se cacher derrière une étagère, on reprend son souffle. Mon chéri se retourne vers moi, l'air relativement chafouin :
"Tu l'as vu, comme moi ... ?
-Oui oui c'est sûr, il y avait quelqu'un..."

Le temps de changer de pantalon et de mettre des couches Pampers, back in game. Le château continue de nous agro de manière aléatoire avec sa matière rougeâtre bizarre, les placards sont toujours là mais leur présence fait maintenant SENS. Nous n'avons pas d'arme, à chaque présence de l'ennemi il faut se planquer au mieux. Je commence à suivre le jeu de loin, casque sur l'oreille -j'ai vraiment trop peur si je reste dessus longtemps. Je continue à lire l'intrigue, que je trouve pas mal. Elle se dévoile au fur et à mesure, donc avec mon chéri on élabore des scénarios, c'est plutôt chouette.

Je commence à avoir moins peur, et c'est vrai que sans l'ambiance sonore on se sent mieux. Mon copain lui n'a pas l'air d'en mener large, il est dans un genre de grenier où on a semble t'il tué une fille. Il ouvre une porte et AAAAAAAH, AAAAAAAAAAAAAh, AAAAAAAH O__O Ah c'est classique hein, le monstre qu'est-caché-derrière-la-porte-qui-fait-coucou, mais ça marche bien. Ma moitié court comme il peut, se fait tuer et se jette dans mes bras car il vient grave de se chier dessus. Moi je note les chouettos phrases quand on meurt et qui donne des ptits conseils, je trouve ça plus original que "T'es mort, fais plus attention péon". Même les plus simples restent dans l'esprit du jeu et font un espèce d'humour noir ("Run").

Le jeu continue en mode musée des horreurs avec des salles de torture, mais à ce stade là l'intrigue est quasi découverte et je trouve qu'elle manque d'originalité. Je suis un peu déçue, et puis les tortures sans l'ambiance in-game ça fait un peu surenchère de glauque, je baille. J'attend patiemment la confrontation finale avec le Baron, ça promet quelque chose d'épique.

Bah non. Bon je sais qu'on ne se bat dans ce jeu, donc ça ne pouvait pas être quelque chose de foufou, mais je m'attendais à une espèce de paroxysme dans la peur, à un Baron cinglé qui nous invectiverait et nous menacerait. Là bof bof, on a le droit à un alien qui veut retourner dans son monde (??), à une fin rapide en mode merci-au-revoir. Apparemment il y en a trois, on les regarde sur Youtube. Chacune décevante.

Donc en conclusion, bien si vous n'aimez pas les slips propres. Pour l'intrigue, à revoir.
EllenDeTroyes
7
Écrit par

Créée

le 17 juin 2012

Critique lue 712 fois

EllenDeTroyes

Écrit par

Critique lue 712 fois

D'autres avis sur Amnesia: The Dark Descent

Amnesia: The Dark Descent
Slurm
8

Critique de Amnesia: The Dark Descent par Slurm

Bien que ce soit "romancé" (si on peut dire romancé pour une critique sur SENSCRITIQUE), la majorité des situations décrites sont réelles. Le jeu est imparfait, mais dans de bonne conditions, voilà...

le 11 nov. 2010

44 j'aime

3

Amnesia: The Dark Descent
Memento
9

Terrifiant chef d'oeuvre

Quand il s'agit de survival-horror on a, passé un temps, tendance à les trouver prévisibles. C'est qu'on s'obstine à les désamorcer, on essaye d'anticiper ; pour enrayer, instinctivement, les...

le 1 déc. 2010

35 j'aime

5

Amnesia: The Dark Descent
Vnr-Herzog
8

Scream for me SensCritique

Bruce Dickinson le chante tellement mieux que je ne pourrais l'écrire: When the light begins to change I sometimes feel a little strange A little anxious when it's dark Fear of the dark,fear of the...

le 19 déc. 2010

20 j'aime

2

Du même critique

L'Infirmerie après les cours
EllenDeTroyes
10

Introspection

Le titre est trompeur : non ce n'est pas un manga de fesses. C'est un très beau manga sur la decouverte et l'affirmation de soi. Différents élèves se retrouvent dans l'infirmerie après les cours pour...

le 18 oct. 2010

5 j'aime

Siddhartha
EllenDeTroyes
10

Critique de Siddhartha par EllenDeTroyes

Ma très bonne découverte de l'année, grâce à un ami. L'écriture est très simple, sans fioritures, à la limite du conte avec ses aspects répétitifs par moment, pourtant elle porte beaucoup d'idées. A...

le 13 avr. 2012

3 j'aime

Kurosagi : Livraison de cadavres
EllenDeTroyes
10

Estomacs fragiles s'abstenir

Rien que les couvertures donnent le ton : des petites phrases ironiques comme « Marchandise : cadavre. Fragile » ; « Signez ici, c'est un cadavre. » et ce sous titre « Vous êtes mort ? Nous vous «...

le 17 oct. 2010

3 j'aime