S'il est une chose à se rentrer dans le crâne avant de jouer à ce 4ème opus de la saga vidéoludique Assassin's Creed, c'est que Révélations n'est qu'un produit mercantile n'ayant pour but que de nous faire cracher notre flouse, le tout en nous balançant quelques nouveautés pas mal venues, mais jamais vraiment révolutionnaires non plus. Seulement, quand on passe outre ce premier état de fait et que l'on s'intéresse plus en avant à ce qui fait l'intérêt du jeu, de nombreux points positifs sont à relever.
Avant toute chose, on regrettera de ne pas avoir de réelles révélations : la fin du volet précédent n'est jamais expliquée, augmentant son côté incohérent et sortie de nulle part, quand la relation entre Ezio et Altaïr est très mal gérée. Rien de ce que nous promettait le jeu n'est réellement présent dans son intrigue : aucune révélation particulière, aucun nouveau détail trépidant qui nous ferait changer notre vision du monde dans Assassin's Creed et des personnages précédemment croisés, rien de bien trépidant pour un titre pas bien utile.
L'on pourra aussi s'amuser à remarquer la très mauvaise gestion de la représentation de l'âge de nos personnages; autant le design d'un Ezio vieux sera très réussi, autant Altaïr qui garde son visage de trentenaire quand il a 60 ans, ce n'est guère crédible. Et c'est lorsqu'il atteindra le fameux âge de 90 piges qu'il pourra enfin avoir le physique qu'il aurait dû avoir pour ses 60 ans; je ne parle même pas de son agilité hors du commun, son corps semblant ne pas connaître, passés les 60 ans, les affres du temps.
Heureusement sauvé par quelques qualités, le jeu ne s'enferme pas dans les défauts sus-cités. Au niveau du gameplay, il ne faudra pas s'attendre à de réelle révolution; il y aura bien quelques détails qui rendront le tout un minimum intéressant et casseront la routine possiblement installée depuis le changement appréciable d'Assassin's Creed : Brotherhood, mais ne vous attendez pas à beaucoup plus.
Détail intéressant, le crochet qui vient remplacer l'une des deux lames eu poignet, et qui permettra au joueur de s'amuser comme un fou sur les tyroliennes spécialement mises au point pour que notre cher assassin puisse s'amuser à fendre le ciel de Constantinople telle la chauve-souris de Gotham qui voltige à travers l'air froid de sa ville adorée. Ne trouvant aucune logique dans la présence de ces tyroliennes reliant certains toits, il ne faudra pas réfléchir trop longtemps et voir cela comme une facilité de gameplay plutôt appréciable, puisqu'elle permet de changer quelque peu notre manière de parcourir la ville.
Un crochet qui permettra également de rallonger la distance de saut lorsque l'on passera d'un toit à un autre, ou que l'on tentera d'escalader une tour d'observation. C'est vraiment là que l'outil trouvera son intérêt, tant il nous facilitera la tâche en enlevant ce côté pénible que pouvait avoir, dans les opus précédents, l'escalade des plus hauts bâtiments souvent bien longue.
On notera l'amélioration très appréciable du système de guilde, bien plus intéressant que par le passé; car si Brotherhood permettait de renouveler un tant soit peu l'expérience de jeu, celui-ci va plus loin dans son délire en créant un réel intérêt à la gestion de la confrérie des assassins, qui nous permettront dès à présent de s'emparer, sous nos ordres, de toute la côte méditerranéenne ( avec en prime un pourcentage de domination des templiers et des assassins qui dynamise l'expérience ).
En dernière nouveauté, la prise et la contre-attaque des templiers sur les forts contrôlés par les Assassins ajoutera beaucoup de peps à l'oeuvre, même si l'on pourra les éviter facilement en faisant baisser son indice de recherche. Un indice de recherche qui montera désormais suite à la restauration d'échoppes ou l'achat de monuments, qui feront grimper votre côte de popularité au sein des autorités de Constantinople.
Le jeu, plutôt intéressant dans son déroulé ( bien que décevant par son manque d'imagination ),se permettra même une conclusion déchirante dans les propos d'Ezio, sorte de pamphlet émouvant sur le passé et le futur. L'idée était bonne, le passage très bien vu. Comme quoi, malgré la déception déjà bien appuyée par les profonds défauts de l'oeuvre, Ezio sera parvenu à conclure son histoire de la plus belle des manières. Rien que pour la fin, le jeu vaut le coup.
A faire si vous êtes fans : c'est toujours un plus que de retrouver Ezio et de continuer à découvrir sa vie. Par contre, je ne saurai vous dire si les autres y prendront vraiment du plaisir...