Ball Blazer ou le mode 7 avant l'heure ! Jeu étonnant, atypique et pourtant représentatif d'une époque ou le jeu vidéo ne tournais pas encore en rond... sans mauvais je de mot. Ballblazer est une sorte de jeu de foot futuriste véhiculé dans lequel il faut marquer... des buts. Je dis « futuriste » mais c'est parce que c'est ce qui est suggéré sur la boite et dans le vague pitch du jeu écrit sur le manuel. Ca vous dit quelque chose ? Oui, Rocket League évidemment ! Nous sommes exactement sur le même principe que ce jeu.
Typique de son époque et d'une vague influence de Tron, Ballblazer reprend le concept de la bonne vielle baballe qui attire tant de sponsors... Le jeu se joue à deux et chacun doit attraper cette balle pour la placée dans la cage mobiles du camp adverse. Le terrain, très dépouillé, est représenté à l'aide de carreaux de couleur vue en perspective à la 1ère personne comme un FPS ou un jeu de course auto. Dit comme ça, ça n'a pas l'aire très attrayant. Pourtant, ce jeu cumule plusieurs petites particularités qui le rendent unique. Tout du moins sur la version à laquelle j'ai joué sur Atari 7800.
Cette console est connue pour ne pas être un foudre de guerre en matière graphique, et encore moins sonore. Pourtant Ballblazer démontre avec brio ce que la console est capable de faire. D'un point de vu esthétique c'est plutôt spartiate et c'est peu dire. En revanche, l'animation est assez extraordinaire pour le support. Elle se rapproche beaucoup du très connu « mode 7 » de la Super Nintendo. Loin d'être un simple ersatz de cette technique d'animation, on a là une belle fluidité et une bonne visibilité. Étonnement c'est la version 7800 qui s'en sort le mieux comparée aux autres, dont la version NES qui se trouve être une bouillie graphique. Belle prouesse technique en terme d'animation sur une console comme la 7800 et cerise sur le gâteau cette animation est effectuée en écran splitté pour les 2 joueurs.
Autre point intéressant, la musique. L'Atari 7800 reprend exactement la même puce audio que la 2600, c'est a dire rien au sens musical. Les musiques de Ballblazer sont pourtant célèbres, de part leur conception, certains "thèmes" étant joués de manière procédurale. Mais ce n'est pas la puce primitive de la 2600 qui génère ces musiques. C'est assez exceptionnel pour être remarqué, tout du moins chez Atari. En effet, pour palier à la faiblesse sonore de la 7800 Atari a intégré dans la cartouche de Ballblazer sa puce audio POKEY provenant initialement de la 5200 et de sa gamme de micro-ordinateurs "Atari XL". Ce synthétiseur au timbre singulier produit les musiques si typiques de ce jeu. On a le droit à de la chiptune rugueuse caractéristique de ce genre d'univers et d'époque. Bien sympa mais malheureusement peu exploité sur cette machine.
Toutefois, le jeu en lui même est assez limité et plutôt brouillon, mais c'est quand même l'un des rares titres sur cette machine à ne pas être une bouillie de pixel rythmée par d'affreux bips qui ne ressemblent à rien. Ballblazer c'est la fluidité absolue en 60fps avec un input lag inexistant, mais des graphismes un peu spartiates. A tenter sur 7800 uniqument si vous arrivez à dégoter le jeu.