Ou j'aurais pu aussi mettre comme titre "Harder faster better stronger", car tout, dans ce dernier opus de la série Blackwell, se situe un cran au-dessus des opus précédents. On sent que Dave Gilbert a voulu rassembler toute son expérience passée pour pousser sa créativité dans ses derniers retranchements.
Quelques nouveautés : Rosa et Joey peuvent évoluer dans des écrans séparés, avec un bouton pour appeler l'autre. ça ménage de belles énigmes de coop'. Il neige : Rosa fait régulièrement le plein de café new-yorkais. Les graphismes déchirent tout, il y a un gros saut qualitatif par rapport aux autres opus. Beaucoup de détails, d'animations, comme la fille en train de courir sur un tapis roulant, etc... Il y a même des animations de transition figurant le blizzard lorsqu'un flashback s'annonce.
Au niveau de la trame, les histoires de fantômes sont toujours aussi intéressantes et originales, mais ici elles forment un motif qui tresse la trame principale, qui va conclure la série. On apprend donc le véritable passé de Joey, l'origine de la fin tragique des ancêtres Blackwell en asile psychiatrique, et bien d'autres choses. Le dénouement fait un peu film d'action, car il implique un gros twist (que l'on voit venir) et un problème qui met en danger le destin de l'Humanité (enfin de NYC, mais c'est pareil dans la tête de Gilbert). C'est poignant, car le danger est réel autour de Rosa, qui est poussée dans ses derniers retranchements (belle scène où elle est prisonnière d'un coma avec sa tante, toutes deux comme hypnotisées par une lumière funeste).
Du côté des histoires de fantômes : une petite fille perdue jouant du piano, une ancienne prostituée souffrant de dissociation, un obsédé de fitness n'ayant jamais compris les souffrances de sa soeur (très belle scène où la soeur s'adresse à un absent, qui est en fait présent sous forme de fantôme invisible). Et nouveauté, des gens qui se suicident pour que leur âme soit sauvée... éventuellement.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est la difficulté des énigmes (du genre qui vous force à reposer le jeu rageusement quelques heures, puis à y revenir avec une nouvelle approche) et surtout une durée de vie tout à fait honorable (le défaut que je reprocherais aux opus précédents).