Diamond Trust Of London par Nomys_Tempar
Diamond Trust Of London (DToL) est un jeu étonnant à bien des égards. Tout d'abord, c'est un jeu de Jason Rohrer, connu pour ses jeux aux gameplays très innovants (Passage et Sleep is Death entre autres) donc dès le début on sait que ce jeu va être étonnant.
DToL est un jeu indépendant, en disant cela on pense tout de suite à un petit jeu téléchargeable qu'on paye une misère. Et là je vous arrête tout de suite DToL est un jeu Nintendo DS uniquement disponible en version boite. Mais c'est bel et bien un jeu indépendant réalisé par un type tout seul (deux en fait, Tom Bailey s'étant chargé de la musique). Étonnant je vous dis.
Vous vous dites qu'il faut de la tune pour financer un jeu en version boite et vous avez raison. DToL est le premier jeu indé issue d'une campagne de crownd-fouding à sortir en version boite, qui plus est sur une plate-forme Nintendo (autant dire que ça a été la croix et la bannière). Ça vous la coupe ça hein ?
Pourquoi s'acharner à sortir un jeu sur Nintendo DS alors qu'on peut le distribuer autrement sans s'embêter ? Et bien car le gameplay vous le soumet et l'exige. DToL est un jeu qui nécessite deux joueurs, ni plus, ni moins.
La DS était donc le support parfait pour sortir un jeu comme celui-là, car cette console facilite le jeu à plusieurs et est plus souple que toutes les autres réunies.
Par contre c'est bien un jeu indé, il n'est achetable que sur son site officiel au prix d'une quarantaine de dollars. Il n'est donc pas facile à trouver et cher, étonnant non ? Comme un objet d'art, une édition limitée (seulement 6 000 copies sont en vente), bref une cartouche Nintendo DS qu'on pourrait soupçonner d'avoir été fabriquée à la main, avec amour, et dont le jeu chargé à l'intérieur serait comme le vin d'un petit cépage anonyme du bordelais.
C'est maintenant l'heure de l'essayer le foutu jeu : menu, petite musique, sélection du mode un joueur contre l'IA, début de la partie. OK il y a des nombres partout, je pige rien. Console éteinte, direction lire le manuel. C'est un jeu indépendant, étonnant et sans didacticiel, il fallait s'y attendre. Il FAUT lire le manuel (en anglais bien entendu).
Le jeu ce déroule en fait sur neuf tours durant lesquels vous et votre adversaire allez devoir envoyer vos agents en Angola depuis votre base de Londre, pour rafler le plus de diamants possible (le joueur en possédant le plus à la fin des neuf tours remporte la partie).
Sachant que vos agents doivent être payés et peuvent être corrompu par le joueur adverse, que les trajets coûtent de l'argent, pour aller dans les différentes régions de l'Angola (si vous payez plus que l'agent ennemi vous remporterez les diamant de la région), ainsi que pour revenir à Londre et pour éventuellement soudoyer la douane (le Uninspector).
Et que bien sur on a jamais assez d'argent pour tout faire de manière optimale.
Tout le système de jeu est donc basé sur le fait de lire le jeu de votre adversaire pour savoir où sont les faiblesses de sa stratégie et de tenter d'en profiter, pendant que lui fait pareil avec vous de son coté.
Il y a donc toute une gymnastique mentale à prendre en main avant de profiter de toutes les subtilités de DToL, ce qui veut dire dans mon cas : une bonne quinzaine de partie avant de battre l'IA.
Je vous parlais du gameplay étonnant des jeux de Jason Rohrer, on est en plein dedans et ça change des jeux indé auquel on est habitué il y a pas à dire.
Niveau esthétique le jeu ressemble à un jeu de plateau : une carte de l'Angola, les bases de Londre et des pionts pour les agents. C'est simple, sobre et ça marche bien. La musique, évolutive (je vous conseille de la laisser tourner seul un moment) accompagne très bien les parties qui se suivent et ne se ressemblent pas. Sauf pour l'étonnante déception qui assaille le joueur quand il commet l'erreur de trop.
Pour conclure, je dirais que Diamond Trust Of London c'est un peu le Far Cry 2 du jeu indé, les deux se passent en Afrique, on y chasse des diamants et le gameplay des deux n'est que frustration pour le joueur. Bien sur dans le cas de Diamond Trust Of London c'est tout à fait volontaire et c'est pour ça qu'on y joue.
article original par là : http://www.formats-libres.org/index.php/lclfk/diamond-trust-london-nintendo-ds/