Ayant décidé de faire une vidéo sur les simulateurs de drague, j'ai dernièrement dû tester plusieurs jeux et donc d'en donner mon avis sur Sens Critique. Dans le lot, il y avait Dream Daddy, car pour avoir un plus grand spectre sur ce qu'était le genre, il fallait que je teste un visual novel traitant de l'homosexualité. De plus celui-ci est américain ce qui change de la pléthore de production japonaises et de surcroit développé par Game Grumps, une chaine YouTube de let's play.


Donc, même si je ne suis pas du tout le genre de public visé par ce genre de jeux... bah, j'ai pas passé un mauvais moment, même s'il faut l'avouer, j'ai bien plus été touché par la relation que le héros à avec sa fille que par les romances que l'on nous demande de nouer au fil de l'aventure.


Car le concept est celui-ci : vous êtes un papa qui arrive dans un nouveau voisinage. Il se met alors à sympathiser avec d'autres papa et comme dans tout bon dating sim, il peut se tourner vers le papa de son choix. Que choisir entre le Papa Blouson Noir ? Le Papa Ours ? Le Papa Sportif ou le Papa.... Vampire ?


Avec chaque personne la relation (et sa problématique) est différente et c'est agréable de voir une fois de plus une simulateur de drague qui fouille un peu plus ses personnages plutôt que de resservir sur un plateau des clichés sorti du four. (Et très souvent repompés directement des bds yaoi, quitte à ne pas se fouler.)


Ce qui est couplé à un univers où l'homosexualité n'est jamais abordé de matière frontale dans le jeu vidéo : on vit dans un monde bon enfant où tout le monde est bisexuel et où ça n'est un problème pour personne. On pourrait changer la plupart des romances par des moments où les types deviennent des potes (un bromance, quoi) qu'au fond, la donne serait un peu la même (à la différence peut-être de l'histoire de Joseph) et d'ailleurs les passages sexuels, sont assez peu nombreux et ressemblent plus à des gros calins et des bisous mignons qu'à des passages de sexe torride.


Le jeu s'avère beaucoup plus drôle que prévu, que ce soit dans sa thématique (les mecs ont tous des gosses, ils passent leur temps à faire des "dad jokes") que dans ses moments où il multiplie les mini-jeux (dont une parodie de Pokemon, de Candy Crush et le jeu de mini-golf le plus injouable de la terre.) Bon, une grande partie d'entre eux est quand même nul à chier mais Game Grumps a quand même fait preuve d'une originalité et c'est a mettre à leur crédit. Même au sein de sa partie "Dating Sim" le jeu peut prendre des tournures intéressante, comme lorsqu'il se change en jeu d'enquête où l'on doit retrouver le doudou du petit dernier.


Autre chose, le jeu peut nous permettre de faire notre propre avatar : ça n'a aucune incidence sur le jeu, mais c'est rigolo. On peut se faire un Sangoku, et j'ai passé 15 minutes avec ma copine à faire un look-like parfait de Freddy Mercury comme personnage principal. Autre chose intéressante, le personnage principal n'est pas totalement une feuille blanche qui change au grès de ses aventures : il a une vraie personnalité : il est anxieux en public, il a du mal à sortir et n'est pas très au courant des conventions sociales, il adore lui et sa fille les pires émissions de télé-réalité et il fait les pires jeux de mots du monde...)


A noter que comme je l'ai noté plus haut, le personnage d'Amanda (notre fille) n'est pas qu'un simple prétexte à donner au jeu son titre. C'est même limite mon personnage préféré : elle est drôle, narquoise par moment, tendre et à une vraie complicité avec son père. Ce qui est RARE lorsqu'on parle d'une adolescente dans une fiction. Il y a toute une partie du jeu où l'on doit montrer que l'on est un bon père et tenter d'être à l'écoute de ses problèmes ce qui renforce encore plus le lien que l'on a avec elle. Quelque chose qui semble assez naturel vu que seul un petit pourcentage des joueurs à obtenu le "Okayest dad ever" un succès marquant le foirage de votre relation père/fille. Pour tout dire, j'ai souvent lu à voix hautes ces passages là pour amuser ma copine alors qu'elle jouait sur le canapé à Professeur Layton.


Bon, après, comme je ne suis pas la cible visé pour ce genre de jeux, ça ne laissera pas un souvenir impérissable sur moi. C'est sympa, le chara-design et l'animation est vraiment bon pour une production de ce type, la musique... fait son job, mais je ne me suis jamais senti investi . Je serais curieux de lire l'avis d'une personne gay ou bi sur ce jeu, tiens.


Allez, dans la grande tradition des Dating Sims, je vais quand même donner mon avis sur chaque routes :


Robert :


S'annonçait comme le meilleur perso, le badass avec son cuir. Et petit à petit, il est un peu pathétique par certains moments. Et puis, j'ai rien compris au délire de sculpter des morceaux de bois. Ceci dit, c'est assez marrant de voir qu'on peut avoir une "mauvaise route" avec lui où l'on devient une sorte de "plan cul régulier" et qui ne mène à rien. Et puis, ils évitent quand même l'écueil de le rendre détestable et il est touchant sur la fin. Son duo avec Mary est très drole.


A noter que Mary est un peu le personnage qui se subverti plusieurs fois : à la base c'est un détournement de la bonne mère catholique et se révèle une compagne aigrie, alcoolique qui drague tout ce qui bouge... mais lorsqu'on en apprend plus sur elle (et qu'on ne sort pas avec son mari) elle devient quelqu'un de bon conseil et d'assez intéressant.


Mat :


On s'imagine que ça va être très romantique. Ca l'est. Après, il amène une fin assez fun à lire où le personnage principal tente de faire revivre ses années en tant que chanteur de ska pour lui remonter le moral.


Hugo :


On se dit que ça va parler d'amour intellectuel, de la littérature... et ça fini par du catch. De plus, on voit très peu sa relation avec son fils. J'ai un peu l'impression qu'ils l'ont rushé. En fait cette storyline avec son fils se fini par un happy end... dans la route de Damien.


Damien :


Très drole par son décalage relativement absurde.... et ça l'est complètement. Apprendre la vraie nature du personnage est super drôle et permet d'échapper aux clichés de ce genre de persos.


Joseph :


On s'attend à faire sortir du placard un catho coincé du cul et en fait, c'est lui qui a la vie la plus déluré du lot. Notamment le lien avec Mary... et Robert. Comme beaucoup de gens j'ai été super frustré par la fin du jeu qui n'ose pas prendre le taureau par les cornes.


Craig :


J'ai aucune affinité avec ce perso. C'était prévisible de bout en bout. Il a un passage sympa où le jeu devient une enquête criminelle, mais c'était pas pour le perso.


Brian :


On a du mal à y croire à cette histoire de papas qui entrent en compétitions mais qui au fond, s'aiment. On a l'impression qu'il est un prétexte à mini-jeux caché dans un fantasme de "bear daddy."


PS : Il y aune fin alternative "Escape from the margarita zone" créé par les développeurs qui est déblocable si l'on créé un personnage en particulier. C'est du grand n'importe quoi (et ça reprend plusieurs tropes des visual novel d'horreur) mais ils ont mené à bien le délire "creepypasta/délire second degrès" et j'encourage les gens qui ont finis le jeu à chercher sur internet le moyen de débloquer cette route.

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le 17 févr. 2019

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