N'y allons pas par quatre chemins, Final Fantasy VI est mon jeu favori et pour moi le jeu le plus abouti de l'histoire...
Ce sont les développeurs eux mêmes qui le disent, en effet, après un cours développement de 8 mois au déroulement idyllique selon les dires de Hironobu Sakaguchi et Nobuo Uematsu, ces derniers affirmeront avoir livré ici leur chef-d'oeuvre. Et comment un joueur ayant joué et exploré le jeu pourrait les contredire ? En effet FFVI est encore aujourd'hui l'un des jeux les moins critiqués de la franchise et du média en général. Et pour cause, l'ultime opus SNES de la série est un véritable brouillard impénétrable de qualités. Son scénario, bien qu'étant porté par une trame principale longue et palpitante, nous faisant passer de la fascination devant des scènes épiques jusqu'aux rires et même aux larmes (je ne serai pas très original en citant les scènes de l'Opéra et de la destruction de la ville de Cyan), le scénario trouve tout son intérêt dans la multitude d'arborescences qu'il propose. En effet, avec ses 14 personnages jouables (en comptant Mog) Final Fantasy VI est le jeu le plus peuplé de la saga et bien que le scénario principal tournant autour du personnage de Terra, chaque personnage semble avoir son importance et dispose d'un développement parfois optionnel extrêmement fouillé. Sur fond du sauvetage du monde des méfaits du terrible Kefka, le bouffon d'un empereur impitoyable ayant éradiqué la magie du monde de l'Equilibre à l'aide de ses machines Magitek, on peut donc découvrir les histoires tantôt touchantes tantôt épiques de Locke, le fidèle voleur en quête de rachat, Edgar, le Roi séducteur, Sabin, le prince renégat et exilé ou encore Shadow, l'assassin solitaire et Tourmenté. Kefka justement, avec son ego démesuré et son caractère haut en couleurs, s'avère être l'un des antagonistes les plus charismatiques et détestables jamais créés.
Le voyage émotionnel promis par l'histoire du jeu est donc intense, d'autant plus qu'il est complété par une OST magistrale du maitre Uematsu, qui signe ici l'une des bandes sons les plus mémorables de la saga. Qui ne se souvient pas du mythique thème de Terra, thème principal du jeu ( https://youtu.be/a6t_uyg_pF8 ) ou encore du thème des boss, "The Decisive Battle", transpirant la tension et l'epicness... ( https://youtu.be/lxKb48wvt60 )
Les combats justement sont aussi partie intégrante de la réussite de FFVI. Emmenés par une version perfectionnée à son maximum de l'Active Time Battle (ATB), plus dynamique et précis que jamais (en effet la réactivité de l'interface et l'exigence de sa connaissance pour battre les adversaires les plus coriaces dépasse de loin les performances de Final Fantasy IV et V), se paient le luxe d'offrir en plus des options d'Attaque et d'Objet classiques, un possibilité de combat pour chaque personnage. Ainsi, tandis que Terra pourra user de sa magie, Locke pourra voler l'adversaire tandis qu'Edgar le combattra avec ses outils, des armes complexes toutes plus puissantes et originales les unes que les autres. Mention spéciale aux Blitz de Sabin, des coups spéciaux demandant la saisie d'une suite précise d'imput à mémoriser afin de déchaîner diverses attaques impressionnantes sur vos adversaires. Le système de reliques et le système d'Esper parachèvent la complexité du système en offrant un nombre de possibilités très important pour permettre au joueur s'y intéressant de découvrir de nouvelles facettes du scénario et faire face à un maximum d'adversaires.
Finalement, on pourra également mettre l'accent sur la maîtrise du design du jeu, avec un chara design toujoutrs aussi représentatif et inspiré et ,surtout, une patte graphique terne et pleine d'effets et de détails qui donne toute sa personnalité à ce titre qui, tout en poussant la SNES dans des retranchements techniques jamais atteints auparavant (ni après par ailleurs) n'a force est de constaté que très peu vieilli graphiquement par rapport à la plupart des jeux de l'ère 16 bits. Ce constat étant d'ailleurs faisable également pour la musique, d'une richesse invraisemblable pour un support 16 bits.
Inutile de trop parler de durée de vie pour ce titre, qui peut varier a minima d'une 30aine d'heures pour qui le découvre et le traverse sans réfléchir, à pas loin de 80 pour qui le retourne de fond en combles, ce qui est colossal pour un jeu de cette époque d'autant plus que chaque "run" nous apportera toujours de nouveaux secrets, de nouvelles surprises dans son univers foisonnant.
Bien sûr, le jeu n'est pas absolment exempt de tout défaut. En effet, bien que le scénario soit palpitant et profond pour qui sait y lire, certains lui reprocheront à raison un certain manque d'originalité et de maturité dans son concept global (un fou qui veut détruire le monde, rien de bien transcendant de prime abord il faut l'avouer). On reprochera également à la plupart des versions de manquer de clarté dans l'explication du gameplay dans certaines phases (certains se souviendront par exemple avoir cherché des siècles comment réaliser un blitz ou même auront mis un certain temps avant de comprendre une action requise par le jeu faute d'explications explicites et claires). Finalement on peut souligner ses quelques soucis d'équilibrage de difficulté, on peut en effet croiser un boss de niveau 40 dans une zone niveau 25, mais le farm d'XP n'est-il pas une nécessité communément admise dans la plupart des RPGs de toutes les époques ?
Que penser alors de ce Final Fantasy VI ? Et bien, que l'on soit fanboy comme moi ou bien que l'on regarde ce jeu d'un œil neutre, en repensant au succès retentissant de FFVII, lui faisant suite dans la saga et disposant d'un nombre impressionnant de points communs avec FFVI, qui plus est lancé à l'échelle mondiale pour la première fois de l'histoire de la licence, on comprend alors la véritable teneur de la réussite totale qu'est FFVI: le chef-d'oeuvre, le coup d'éclat le plus abouti de sa génération ayant permis a toute une génération de JRPG de partir sur des acquis solides et approuvés à la conquête des joueurs du monde entier, conquête réussie par ailleurs par une bonne partie. En bref, exception faite de certaines licences comme Dragon Quest étant restées sur des bases 100% nippones, Final Fantasy VI est bel et bien le dernier grand coup, la dernière fantaisie d'une saga, de tout un genre avant son occidentalisation.