Salut ! Moi, c'est Electro. On joue à cache-cache ?
Disons-le quand même avant toute chose : J'ai apprécié le jeu. Probablement plus que ne le laisse entendre la note que je lui met présentement. A la base, elle étais même dans le positif avec un coupable mais joli petit 6 / 10. Sauf que voilà, à bien y réfléchir, je ne tiens pas à leurrer quiconque à partir d'une de mes petites faiblesses, c'est-à-dire noter un peu plus haut ce qui m'a plu sans pour autant que j'ose le crier sur tous les toits.
Haunt, donc. Un jeu indépendant surfant sur la vague du renouvellement enjoué de Slender et qui... Eh bien, d'entrée de jeu se donne lui-même le surnom de "The Real Slender Game". Mettons. A ce stade, je pouvais encore comprendre le principe du 'Faisons-en une tonne pour qu'on nous remarque, nous, au milieu de tous les autres jeux du genre développés récemment'. Je lance le jeu, tout se passe à merveille, la bande son n'est pas dégueulasse du tout et, comble du bonheur, on peut même dire que Haunt est tout simplement magnifique à regarder. Je ne m'y connais pas plus que ça en moteur graphique, so, pour ce que ça vaut, il pourrait tout à fait tourner avec un système graphique vieillot et oublié de tous - mais il n'empêche que c'est beau, c'est fluide, voir carrément enchanteur. La lune qui éclaire de ses doux rayons argentés des alentours à la flore vivante donne tout de suite l'impression d'être entrés dans un autre monde. Soudainement, un éclair. Bam ! Droit sur le sol, et vient la première vision de ce qui va être votre cauchemar dans ce jeu : le Slenderman. Ou tout du moins, une pâle imitation de celui-ci, car sans tarder vous allez comprendre le problème qu'il apporte - il-ne-fait-pas-peur. En dehors de quelques vagues jumpscare, passage obligatoire du survival horror, son apparence même ne laisse place à aucune imagination horrifique dans l'esprit du joueur. C'est un homme normalement constitué, hormis le fait qu'il soit entièrement composé d'électricité et que, par conséquent, surtout ne courrez pas à l'endroit où vous avez vu la foudre tomber.
En dehors de ça, l'histoire et le système de jeu sont d'un niveau correct. Rien ne modifie vraiment le genre, vous vous retrouvez simplement dans la peau d'un homme perdu à Green Park, endroit charmant entouré de bois touffus, et votre but sera de découvrir l'emplacement de 12 documents expliquant peu ou prou ce qui s'est déroulé en ces lieux. Ah, et de récupérer des batteries - ça peut servir pour la lampe de poche, seule petite originalité du titre à l'heure actuelle. En effet, cette dernière possède une utilité autre que celle de vous éclairer dans ce pays des merveilles remasterisé; celle d'augmenter ou de baisser son intensité. Alors d'accord, dit comme ça, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Cependant, hors de portée de votre poursuivant, baisser l'intensité de la lampe vous permettra de largement économiser votre batterie - alors qu'à contrario, le fait d'augmenter son intensité lorsque ce dernier est proche de vous vous permettra de le repousser (un peu). Inutile de trop en espérer cela dit car, chose notable, la créature est tenace et d'une rapidité assez hallucinante - un peu trop vite à mon goût (à peine le temps de récupérer un ou deux documents), ce mécréant va se mettre à vous harasser dans tous les sens. Et surtout, n'espérez pas qu'arrêter de le regarder va l'empêcher de bouger comme c'était globalement le cas dans Slender. Ah non non, que vous le regardiez ou pas, il va courir sur vous et vous bouffer. Vous griller. Vous... Bah, allez savoir ce qu'il va faire.
Un plus notable est toutefois à accorder sur le fait que le jeu dispose de trois niveaux de difficulté, ce qui apporte peut-être une petite touche de fraicheur à un gameplay encore tremblotant. Le niveau "NOOB" sera donc celui destiné aux débutants et permettra d'avoir un ennemi un peu moins réactif et une batterie plus résistante. Celui de "GAMER" impliquera un monstre un peu plus attaché à vous tandis que la batterie agira de manière normale. En dernier se trouve le niveau "PARANORMAL" où, vous vous en doutez, Electro se mettra à vous coller l'arrière-train en permanence dès le premier document ramassé en plus de vous retrouver avec une batterie de lampe franchement défaillante.
Malgré tout, pour les graphismes et un gameplay légèrement (très légèrement) plus avancé que les premiers jeux de Slender Man, c'est un jeu à tester au moins une fois. Il vous occupera une heure, peut-être deux. Comme moi, vous ferez des "Oh, c'est joli ça" vite suivis par des "Mais tu vas me laisser regarder mes fleurs Electro ?!". Et avec une chance supplémentaire, les nombreuses améliorations promises par les créateurs du jeu pour ses prochaines versions verront peut-être enfin le jour pour rendre ce dernier plus attractif. Pour l'heure, parlons juste d'un goût d'inachevé.