Drive me to Miami...Vice !
Envie d'un shot d'adrénaline pure ? De violence bestiale ? De psychédélisme malsain ? HOTLINE MIAMI est fait pour vous ! Petite perle indé' sortie en 2012, ce jeu est une ode aux softs arcades d'antan que les petits gars de Dennaton Games ont eu la bonne idée de remettre au gout du jour. C'est un voyage dans le Miami des 80s où violence, drogue et Die & Retry aboutissent à un cocktail explosif et viscéral. Une tuerie. Au sens propre comme au figuré.
Vous contrôlez un inconnu (qu'on nommera Jacket en référence au blouson qu'il porte) qui reçoit des messages énigmatiques sur son répondeur vous demandant d'aller à un endroit. Vous montez à bord de votre DeLorean et vous vous y rendez. Sur place, votre mission est simple : Videz les lieux de ses occupants. Un bon gros Kill Them All qui tâche ! Un Kill Them All où l'erreur n'est pas permise. Ce sera eux ou vous. Et quitte à ce que ce soit eux; autant que ça saigne bien comme il faut.
Et du sang, il y en aura. Revêtant un masque, vous débarquez dans un immeuble en enfonçant la porte d'un coup de pied. Le garde qui se tenait derrière est assommé. Vous en profitez pour prendre la barre à mine qu'il tenait et vous vous en servez pour lui fracasser le crâne. Mais pas le temps de s'apitoyer sur le sort de votre victime, l'immeuble grouille de gardes armés qui n'auront aucun scrupule à vous rendre la pareille. Equipé de votre arme de fortune, vous franchissez la porte suivante et c'est parti...
...C'est parti pour un run effréné. Les premières têtes éclatent sous vos coups de barre et là, parmi les bouts de cervelles éparpillées, vous trouvez un shotgun. Ni une ni deux, vous vous en emparez et vous accueillez les gardes qui vous ont aperçu à travers une vitre. Une balle et un déluge de tripes recouvre les murs. La deuxième cartouche vient se loger dans la tête d'un second garde. Tête qui explose instantanément. Et là, BAAAM ! Votre avatar est propulsé violemment contre un mur dans une gerbe de sang.
"YOU'RE DEAD ! PRESS R TO RESTART"
Ces simples mots de couleurs flashys oscillent sur votre écran. C'est l'incompréhension. Vous êtes mort. Ce fut brutal. Net. Inattendu. Un 3e garde suivait ses compères mais vous ne l'avez pas vu arrivé. Il va donc falloir tout recommencer. Qu'importe, cette fois ça passera. Et ça finira par passer. Mais pas avant d'avoir vu l'implacable "Press R" s'afficher un nombre incalculable de fois. Bienvenue dans Hotline Miami. Bienvenue dans un Die & Retry nerveux et sanglant.
A l'instar d'un Canabalt, on est sans arrêt incité à recommencer. La touche R se trouvant à proximité de l’inénarrable settup "ZQSD" servant à diriger notre avatar que l'on suit via une vue du dessus rappelant les premiers épisodes de GTA. La souris permettant de viser à 360*. Donc on recommance. On recommence parce qu'on est mort bêtement. Parce qu'on a mal jaugé une distance. Parce qu'on a visé comme une patate. Parce qu'on avait plus de munition. Parce qu'on s'est fait submergé par les ennemis. Parce qu'on s'est vu trop beau et téméraire.
Press R.
Encore ! Encore !! Press R ! Press R !!! toujours, PRESS R !!!!!
Je l'ai dit en introduction, l'erreur n'est pas permise. Et ici on parle bien de vos erreurs. Vous êtes responsables de vos morts toutes plus sanglantes les unes que les autres. On pourrait croire que c'est frustrant mais ça ne l'est pas. On veut se venger. On veut faire payer cet affront à nos bourreaux. On veut être le bourreau et les renvoyer à leurs fonctions de victimes. De chair à pâté. Surtout que les niveaux regorgent de moyens pour assouvir cette pulsion meurtrière. Cet instinct de mort.
Couteau, batte de baseball, katana, ciseau, brique, uzi, AK47, machette; tout est bon pour égayer les runs. Et repeindre les décors avec les organes et le sang de vos ennemis. D'ailleurs petit aparté sur l'univers. Le Miami des 80s avec ses couleurs flashys sera votre terrain de jeu. Décor kitch, ambiance funky, explosion de la drogue et du sexe débridé; voilà qui vous plongera dans un trip aux couleurs bariolés mais duquel émane quelque chose de glauque et de malsain.
Bien que le style graphique soit le Pixel Art, les environnements fourmillent de détails qui confèrent une réelle aura à l'univers. Prenez le temps d'observer les lieux. Leur décoration. Les moeurs en pratique. Tout cela est cru. Sale. Et ce sera le fil conducteur de la narration. Enfin, accompagné d'une bande-son électro aussi nerveuse que psychédélique, vous évoluerez dans une époque révolue. Dans un songe sous acide. Dans un cauchemar éveillé où la mort apparaît comme étant la seule échappatoire possible. Un pur trip à l'ambiance maîtrisé.
Ambiance qui ne laissera pas indifférent les fans du film Drive. Un héros muet, distant et ultra violent. Le blouson de Jacket qui rappelle celui du driver où trônait un scorpion. Une utilisation du véhicule pour conduire notre Angel of Death à bon port. La BO qui rappelle celle du métrage de N.W. Refn et particulièrement Nightcall de Kavinsky. Sans oublier l'univers 80s. Et pour ceux qui auraient encore un doute, sachez que Nicolas Winding Refn est remercié dans les crédits de fin. Plus qu'un clin d'oeil, un véritable hommage au film du réalisateur danois.
Hotline Miami c'est pour moi un véritable coup de coeur. Un vrai hommage à l'action nerveuse où la précision et le sang froid seront vos meilleurs alliés. Un jeu qui va vous prendre aux tripes. Un jeu qui ne vous laissera pas indifférents. Vous allez aimer incarner Jacket et laisser libre court à votre folie meurtrière. Portés par une bande-son qui colle magistralement à la frénésie de vos actes, vous allez plonger dans un Kill Them All survitaminé. C'est viscéral. C'est addictif. C'est bon.
Press R.