Un FPS d’horreur un peu janky, mais très intéressant

Intéressant parce qu’In Sound Mind se pose clairement en héritier de Silent Hill, avec son histoire complexe, ses personnages torturés, et sa symbolique de tous les instants. On y incarne un psy qui va chercher à comprendre pourquoi certains de ses patients de sont infligés autant de mal, et chaque niveau va être une exploration de la mémoire / psyché d’un patient, d’où le symbolisme omniprésent.

Par exemple, la première patiente ne supporte pas sa propre image, alors son niveau va utiliser des miroirs de plusieurs façons : sous forme d’énigme, comme moyen d’explorer l’environnement via sa réflexion, ou encore comme outil tranchant.

Les thèmes abordés sont d’une gravité assez importante, ce qui peut être ultra casse-gueule, mais le ton est juste et c’est efficace en diable. Seule la DA des ennemis est franchement ratée, exactement comme l’affiche du jeu : colorée et hors-sujet.

Côté gameplay, si on a l’impression dans un premier temps d’être face à un jeu train-fantôme (ultra linéaire, dirigiste, et avec un « bouh » de temps en temps), le gameplay va s’étoffer petit à petit. Plus on va débloquer d’armes, plus le jeu se rapprochera d’un FPS pas franchement réussi : la faute à des ennemis pénibles à combattre, et très peu variés (deux ennemis de base seulement en 15 heures de jeu).

Autre problème : les niveaux sont trop grands, trop longs, et le fait d’être poursuivi par des ennemis invincibles pendant de longues portions les rend vraiment usants au bout d’un moment. Le jeu comporte 4 actes, et vu que la même formule est appliquée à chaque fois, chacun d’entre eux aurait gagné à être moins long.

Le côté janky, sans doute dû à la taille riquiqui du studio, se ressent à pas mal d’endroits :

- Graphiquement c’est propre, mais beaucoup trop gourmand pour ce que ça affiche.

- Les collisions sont assez mauvaises (les ennemis adorent traverser le décor).

- L’écriture se montre parfois enfantine (les provocations du bad guy de service font parfois un peu trop cour de récré).

- Il y a des références pop / geek qui jurent totalement avec le reste du jeu, et cassent l’immersion qu’on est en droit d’attendre d’un jeu d’horreur.

L’ambiance sonore est par contre d’un très bon niveau, malgré le choix étrange de faire pousser la chansonnette aux différents protagonistes du jeu (il y a 6 chansons assez inégales, signées The Living Tombstone).

J’ai trouvé l’histoire intéressante de bout en bout, malgré un pseudo twist final qui n’en est pas vraiment un. Et la dernière ligne droite du jeu résume bien l’aventure : un décor très impressionnant, une mise en scène excellente, mais un gameplay qui lorgne de plus en plus vers le FPS / plate-forme, et qui finit par être bien-mais-sans-plus.

14/20