[[ Originalement rédigé le 18 juillet 2019. Ma critique complète du jeu est disponible ici ! ]]
Épisode 3 - Wastelands | (5/10)
La voilà enfin, des mois après sa sortie; la mise à jour de ma critique pour ce troisième épisode. Cette longue attente s'explique, par une très forte déception de ma part quant à la tournure que prend le jeu, ou surtout son intrigue / scénario. On va y aller au fur et à mesure, mais en un bloc cette fois. Je m'explique:
- L'épisode commence par un long résumé de l'intrigue, d'une longueur de 5-6 minutes, que -- personnellement -- j'ai trouvé très long (pourquoi ne pas juste faire un condensé en mode "Précedemment...", comme les deux opus le faisaient auparavant ?). Et encore, c'est peu par rapport à ce qui m'attendait.
- La première partie de l'épisode consiste en une ... "tranche de vie" du groupe constitué des personnages principaux (et de jeunes.. punk ?), en pleine nature et travaillant dans une sorte de plantation de cannabis; encore un peu de narration. Jusque là, j'étais prêt, mais v'là t'y pas qu'on se tape du gameplay d'une DIZAINE DE MINUTES, de coupage de feuille de cannabis, yay ! Le tout, juste pour choper quelques informations parmi les dialogues qui se jouent pendant qu'on fait notre petite affaire. Alors oui, on peut se dire que "c'est pour amener l'intrigue, et jouer sur l'immersion", certes. Mais bon, quand quelques minutes plus tard, il y a une scène où tu en apprends trois mille fois plus sur l'intrigue, qui t'est amenée en cinématique -- justement -- tu te dis que cette dizaine de minutes que tu viens de passer à faire la même chose, bah, à quoi bon ?
- Une scène m'a particulièrement énervé dans cet épisode. La scène "confrontation", l'énième, entre Sean et son frère. J'veux dire.. d'accord, ils ont tous deux des différends, l'un des protagonistes est encore un enfant, tout ça.. Juste, n'y a-t-il que moi qui ne comprend pas pourquoi Daniel a subitement voulu utiliser ses pouvoirs, lorsque son frère a sous-entendu qu'il devait "grandir" ? Enfin, les deux premiers épisodes nous ont habilement montrés la dure relation qu'entretenaient les deux frères, malgré la vie difficile, et le fait qu'ils soient recherchés; là, on dirait juste un prétexte pour montrer des effets spéciaux dignes d'un film Marvel plus que low-cost; pourquoi ? D'autant plus que ça colle absolument pas aux caractères des personnages, qui veulent depuis l'épisode 1, rester discret quant à ce pouvoir. Alors, pourquoi cette scène, bon sang ?
- Autre chose à propos de ces "pouvoirs". Il me semble avoir mentionné dans ma critique de l'épisode 2, que le fait que le joueur ne puisse pas réellement avoir accès à cette mécanique de gameplay soit assez regrettable, mais cet épisode passe un cap. Non seulement ça commence à devenir assez frustrant de n'avoir aucune mécanique de gameplay propre au personnage principal comme la série nous avait habitué pour le premier opus et "Before the Storm", mais en plus, Sean est un personnage tellement plat, basique, sans caractère propre ni particularité, si ce n'est celle qu'il partage avec son frère (qui est l'élément perturbateur de l'intrigue), qu'on en finit par réellement regretter l'absence de certains personnages, qui auraient pu être un gros "plus" pour l'intrigue. Je pense bien évidemment à Chris ("Captain Spirit"), dont la personnalité et ce qu'il dégageait en jeu était bien plus marquant que ce que le personnage de Sean propose. Le problème étant que les développeurs nous lancent dans un semblant d'intrigue secondaire, mais finit par y couper court sans aucune explication (big up à Lyla, qui aurait pu avoir un rôle plus important dans le jeu. Après tout, c'est un personnage proche du personnage principal -- voire le seul avec Daniel -- et pourtant, on a eu le droit qu'a un dialogue d'une petite minute depuis la fin de l'épisode 1. J'en attendais effectivement plus, oui.)
- Côté global: la tournure que prend l'intrigue (drogues, alcool, etc.) ne me plaît pas du tout. Du moins, cet épisode fut, selon moi, le moins bon en terme de scénario. La faute à quoi ? J'ai mes hypothèses. D'une part, les défauts précédemment cités répondent partiellement à cette question. Mais d'autres part, il m'en reste à vous conter. Le plus gros défaut de l'épisode, dans l'immédiat, reste la linéarité de son scénario, de moins en moins bien dissimulé. Attention, spoil !
En fin d'épisode, le jeu offre grosso-modo la possibilité (indirectement) d'embrasser l'un de nos camarades; une fille, ou un garçon. Bien sûr, il faut faire toute une série d'action en jeu, avant d'avoir accès à ces choix. Mais le gros problème étant, qu'il n'y a aucune possibilité, autre qu'embrasser telle ou telle personne ! Si l'on refuse avec l'une, on embrasse finalement l'autre. On peut même embrasser les deux, mais alors (et c'est mon cas) si l'on ne veut pas de romance ou de fan-service aussi bête, eh bien tant pis, on en bouffe quand même. Il y a absolument AUCUNE possibilité de ne pécho ni l'un ni l'autre. D'autant plus que, les choix sont tellement mal expliqués, que je pensais avoir à faire à une discussion basique d'un personnage avec un autre, et là; surprise, le kiss. Le pire étant que, niveau "avancement dans l'intrigue", que ce soit l'un ou l'autre (fille ou garçon, quoi), ça va à l'encontre totale de ce que le scénario nous montre depuis le début du jeu et c'est juste hors-sujet en fait; c'est franchement lourd quoi.
- Tout ceci couplé à une mise en scène toute claquée pour des choix d'une influence moindre sur le reste du jeu (on nous fait passer ça pour des choix "importants", d'ailleurs), et à quelques bugs graphiques ça et là, il ne reste plus beaucoup de points positifs à énoncer.
En bref, après deux bons épisodes dans lesquels DONTNOD nous prouvait son expérience et sa maîtrise du genre, le studio semble cette fois-ci nous montrer qu'il sait faire dans l'amateurisme complet. Bien dommage, pour un jeu qui partait réellement bien et qui promettait une aventure toute aussi poétique que révoltante. Je vous laisse deviner quel aspect est aujourd'hui mis en avant, dans cet épisode tout bonnement repoussant aussi bien dans son intrigue, que dans son visuel.