Profondément (et caricaturalement) indie
De temps en temps, le jeu vidéo tombe dans sa propre caricature. Le J-RPG en est un bon exemple : des personnages d'une naïveté confondante, le héros anonyme qui veut s'élever socialement, la jeune fille amnésique qui se révélera être la fille unique et héritière de l’empereur du coin, l’idylle amoureuse impossible entre les deux personnages précédemment mentionnés. On apprécie mais des fois on lève les yeux au ciel en se disant : "Ah ... Encore ça ...".
Et bien Metrico, c'est un peu ça.
Un jeu indie pas mauvais, mais tombant un peu dans la caricature du jeu indie.
Car au fond, Metrico, qu'est-ce que c'est ? Tout simplement une espèce d'hybride entre jeu de plate-forme traditionnel et jeu d’énigme en 2D. Ni plus, ni moins.
Mais comme on est un jeu indie, on se doit d'avoir une identité visuelle propre et originale, qu'on attend pas du tout dans un jeu vidéo. Quelque chose qui nous fait penser qu'il y a eu une sacrée réflexion philosophique qui a précédé le développement du jeu. Bref, quelque chose qu'un jeu vidéo traditionnel (comprenez non indie) n'aurait jamais pensé à faire. En l'espèce, Metrico a choisit comme concept visuel une espèce de variation libre autour des tableurs et graphiques Excel. Les petits cônes de graphiques d'entreprise côtoient donc des pourcentages, le tout avec des couleurs très "écran VGA". Le résultat est plutôt réussi, même s'il n'y aura pas grand chose pour vous faire tomber de votre chaise.
Bien entendu, cet aspect visuel unique est renforcé, jeu indie oblige, par une ambiance musical très mystérieuse, très conceptuelle. Quel est le message profond de cette mélodie si contemporaine ? Si contemplative ? Est-ce un canal sonore direct vers notre sensibilité ? Peut-être pas, finalement ce n'est qu'une musique d'ambiance, mais qui a au moins le mérite de bien coller au design général du titre, voire de s'emballer quand il faut quand on atteint la fin d'un niveau.
Et on est sur Vita, et donc, en bon jeu indie, Metrico se doit d'utiliser toutes les capacités du hardware, ce que n'osent pas faire les jeu traditionnels et frileux. Ainsi, les différentes énigmes à résoudre utilisent de façon progressive, un peu à la façon d'un Metroid, les différentes fonctions gyroscopiques ou tactiles de la console. Là aussi, l'idée est plutôt bonne et fonctionne correctement, même si certaines associations de manipulation s'avèrent particulièrement délicates à mettre en oeuvre (genre tourner la console en tapotant le pavé tactile arrière).
En bon jeu indie, et même si je ne fais pas de ce trait de caractère un point forcément négatif, Metrico est un jeu court, un peu spontané même, dans le sens où on le finit aussi vite qu'on s'y est mis.
Pas mauvais, mais pas excellent, pas riche, mais pas pauvre, définitivement moyen et viscéralement indie, Metrico vous fera passer un court moment pas désagréable sur votre Vita, mais que vous oublierez surement aussi vite que vous avez fini le jeu.