Quoi de plus convivial et chaleureux qu'un terminal d'ordinateur ? L'écran de Mu Complex est tout noir et un curseur clignote devant le petit chevron qui suit notre nom d'utilisateur. La machine attend qu'on lui donne un ordre. Reste à savoir lequel. On ne sait pas où on est, ni même si cet ordinateur qu'on a sous les doigts nous appartient vraiment. Sans doute que non, puisqu'on va se mettre à sauter de session en session pour pirater les autres machines du réseau...
Premier réflexe : taper «help» pour savoir quelles possibilités s'offrent à nous. On y apprend les formules de base pour naviguer dans ce grand bain informatique, particulièrement inhospitalier pour qui n'a pas l'habitude des jeux d'aventure textuels. Si on écrit «ls», l'écran affichera la liste de fichiers de la session à laquelle on est connecté. Pour lire un fichier, il faut taper «cat» puis son nom. On apprend vite.
[...]
Parfois, il s'agit simplement de bien comprendre la structure du réseau en inspectant son plan dans des pièces jointes en «JPG». D'autres fois, il faut afficher à l'écran le flux vidéo d'une caméra de surveillance pour y déceler des indices, ou même sortir du jeu et tenter un petit coup de Google. L'ambiance s'alourdit et l'histoire s'épaissit tandis qu'on devient plus fort, plus malin, qu'on se prend pour un grand hacker. Tout en anglais mais simple à comprendre, Mu Complex est un grand jeu.
Chronique publiée sur Libération