Etes-vous, heu, FULL HOUSE ?
Deux ans après le massacre du Heavy, fou de rage d'avoir perdu une nouvelle fois contre Max, le lagomorphe le plus influent au monde, le joueur se retrouve dans les locaux de l'Inventory, l'obscure salle de jeux interdimensionnelle, pour de nouvelles parties de Texas Hold'Em encore plus endiablées qu'auparavant.
Place désormais à Brock Samson, l'ex-garde du corps du Dr. Venture dans la série The Venture Bros., Claptrap, le robot au verbe excessif (et exténuant) de Borderlands, Ash Williams, revenu tout droit du quatorzième siècle et, enfin, Sam, le fidèle partenaire de Max. Le tout réceptionné par celle que l'on ne présente plus, GLaDOS.
Tout comme le premier opus, Poker Night 2 présente donc une simulation de poker contre quatre intelligences artificielles dont le but principal consiste à empocher les précieuses décorations destinées à Team Fortress 2... et Borderlands 2. Si le système de Poker Night 1 était bancal (les objets à remporter étaient proposés de manière alétoire), les types de Telltale se sont efforcés de revoir leur copie. A présent, il suffit de remplir trois défis imposés, comme gagner un tournoi, éliminer deux adversaires en même temps ou encore offrir à boire à un adversaire pour affaiblir sa technique de jeu. Lorsque le joueur ne parvient pas à récolter l'objet de collection, un autre est proposé au tournoi suivant, jusqu'à ce qu'il soit obtenu.
La stratégie-reine du "All In 24/7" dans Poker Night 1 a baissé d'efficacité dans cet épisode. Chaque personnage possède une tactique différente : Ash flambe énormément ses gains, Claptrap joue la carte de l'improbable en pariant sur tout et n'importe quoi ou en se retirant du tour sans raisons, tandis que Brock et Sam s'affichent comme les meilleurs joueurs de la table. Quelques parties seront nécessaires afin de jauger le niveau et l'attitude de chaque opposant avant de miser gros sans perdre comme un idiot.
Si la difficulté a été rehaussée, le joueur peut recevoir des tokens s'il parvient à finir quatrième au minimum dans un tournoi. Ces tokens ont comme utilité d'acheter des boissons durant une partie ou bien d'acheter de nouveaux skins pour les cartes, jetons et la table verte. En combinant trois skins d'un même thème, l'ambiance environnante se transforme, et de nouveaux dialogues fusent entre les protagonistes.
Les conversations entre les personnages sont hilarantes, grâce aux échanges entre Brock, Sam et GLaDOS. Malheureusement, ce n'est pas Bruce Campbell qui tonne "Groovy" durant la partie (probablement happé par le vortex temporel du remake d'Evil Dead). Imaginez donc le rêve enchanté d'entendre ensemble Bruce et Patrick Warburton (le cowboy interprétant Brock Samson), répliquant à Ellen McLain (GLaDOS) sur les expériences désastreuses d'Aperture Science.
A la surprise générale, ce nouvel opus de Poker Night parvient à améliorer certains aspects de son prédécesseur. Si les limites sont palpables au bout d'une dizaine d'heures (dialogues répétitifs, absence de multi) et que quelques bugs d'animation témoignent de la rigidité du moteur physique de Telltale, les références aux univers proposés, notamment celles de Portal et de The Venture Bros., contiennent tout leur authentique charme et nous poussent à découvrir toutes les conversations et cinématiques de fin possibles.