I need a friend !
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Dans un sens, il l'a été, tout cela. Je dois dire que je ne suis pas mécontent d'avoir participé à cette aventure. J'avais teinté ma première chronique ici bas d'une critique digressive sur The Binding of Isaac, le jeu qui propulsa Edmund McMillen au rang des grands auteurs du jeu vidéo. Et aussi des infects tortionnaires qui prennent du vitriol pour lubrifier leurs contraceptifs caoutchouteux. Je crois qu'il en est très content.
J'arrête dès maintenant de verser des larmes sur mes premières bafouilles, venons en au fait.
The End is Nigh est sans aucun doute l'un des jeux les plus abominables de notre temps.
Je n'exagère pas. Si vous pensez que vous pouvez passer un bon moment dessus, vous vous trompez sûrement. Si vous croyez que le jeu a l'air facile d'accès, "au fond c'est qu'un bête jeu de plateformes", vous vous égarez lourdement. Il est fort probable que vous ayez passé les dernières années de votre existence dans un fond de cave à lustrer votre N64, ou à vous mater pour la cent-cinquantième fois des sitcoms débiles en jouant avec la fermeture éclair de votre sac-banane préféré.
The End is Nigh n'est pas un jeu destiné à un large public.
Ce que Super Meat Boy vous offre, c'est une expérience bondissante, chatoyante, où vous appréciez le fait de robotiser vos membres digitaux pour tenter de vous amuser. Cela fonctionne, c'est très rigolo de jouer à SMB. Là-dessus, le grand public avait découvert le tordu barbu qui revisitait les classiques de son enfance, avec son univers débile, son gore comique et son univers musical, diable, mais par tous les pukis, merci de nous avoir montré Baranowsky !
Cependant, ce que The End is Nigh vous offre, c'est de vous reprendre en riant grassement ce que vous gagniez dans SMB. Là où le premier était dynamique, le second l'est aussi mais vous fait comprendre que bondir dans tous les sens, courir comme un dératé, c'était bien en 2009. C'est fini tout ça, maintenant, place à la difficulté absconse, cruelle, plus douloureuse et foldingue !
Oui, je vous entends déjà crier : "MAIS NON, JE PASSAIS, FOUTREDIABLE, JE PASSAIS !" ou bien "SOIS MAUDIT MCMILLEN, SOIS MAUDIT !". Ne vous en faites pas, nous passons tous par là.
Le problème est là : ce jeu est trop bien foutu pour être honnête. Après il est vrai que certaines hitboxes sont dissimulées par la qualité graphique des décors, on ne peut pas le nier. Est-ce pensé ? Peut-être. Est-ce que j'essaie de lui chercher des défauts pour justifier ma médiocrité d'exécution ? Sans doute aucun.
Ce jeu est trop bien foutu pour être honnête : jamais vous ne pourrez plus vous énerver, tempêter ou enrager à l'idée de passer un bon moment dessus.
C'est un tacle pervers aux amateurs de jeux de plateformes, aux streamers, aux tryharders et aux personnes frappées de tumeurs cancéreuses.
Je ne peux pas le conseiller à des néophytes, comme je pourrais leur refourguer sans regrets un SMB ou même Binding of Isaac. Ce jeu se destine à ceux et celles qui en ont dans le froc, qui ont des nerfs d'acier, qui sont prêts à tout oublier, tout mettre de côté pour passer à table. Ou passer à l'as. Tout dépendra de votre habileté à vous robotiser deux cent fois plus que sur Super Meat Boy. Tout est là.
Alors voilà, vous avez fini le tutoriel, arrêtez donc de jouer avec ce bout de viande. Attaquez-vous au sérieux du genre.
Puis nous nous retrouverons tous ensemble pour faire des séances de câlins collectifs. On les mérite.
La fin est proche, après tout. Ou plutôt, elle est prouche. Car, dans les derniers instants, beaucoup d'entre nous - c'est à dire la majorité excepté moi et quelques élus - s'oublieront quelques instants pour lâcher une caisse dégueulasse qui ruinera sûrement ce qui nous restera de haillons pour passer à trépas.
Créée
le 2 sept. 2017
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