Second vol, au calme.

Soyons francs: manette en main, ce jeu s'inspire beaucoup de LUFTRAUSERS (en majuscules s'il-vous plaît). Mais si vous préférez la douceur des vagues ottomanes au bruit et la fureur de la guerre, vous aurez une bien meilleure expérience de jeu en compagnie du Prince Rupert.

Pour commencer, un rappel des mécanismes des deux jeux. Les prémisses sont simples: c'est un shooter aérien où l'on contrôle un véhicule sensible à la gravité, et poursuivi par tout un tas d'aéronefs et de navires. Il faudra vivre le plus longtemps possible, et faire le meilleur score. S'ajoutent à cela deux éléments de jeu qui font tout le sel de l'expérience: votre machine ne se répare que lorsque vous ne tirez pas, et la difficulté grimpe doucement à mesure que vous abattez les vaisseaux ennemis et que le temps passe.

Jusque là ça fonctionne bien comme il faut. Mais ce qui va vous frapper en premier, et je vais pas vous le cacher c'est aussi ce qui m'a attiré dans ce jeu, c'est ses graphismes: de très belles gravures rocheuses, des nuages magnifiques du même acabit, de superbes lumières bien maîtrisées et ces ennemis rétro-futuristes, un brin steampunk, qui vous tournent autour comme des mouches.
J'ai découvert d'ailleurs que tous ces beaux dessins sont extraits ou inspirés d'un vieux film d'europe de l'Est, lettre d'amour aux romans de Jules Vernes et à ses illustrations. C'est beau de voir que cet amour du fantastique se transmet maintenant à travers ce jeu.
Pour venir compléter ces belles images, on a le droit à un sound-design aux petits oignons, très discret mais juste, et jamais agressif. J'aurais juste voulu un peu plus de musique, parce que parfois on se sent un peu seul.

Alors, j'ai dit qu'au niveau du gameplay c'était un clone, mais il faut avouer qu'il y a certaines différences. Entre le Rauser allemand et la montgolfière du Prince, la vitesse et le poids ne sont pas les mêmes.
De manière générale, les sensations sont différentes: le Rauser est nerveux, mécanique, efficace, les combos s'enchaînent et la tension grimpe alors qu'en montgolfière, tout est plus léger, fluide est simple. Même mourir n'est pas frustrant: la montgolfière prend feu sans fracas, et tombe doucement dans la mer, et il suffit d'une touche pour rentrer à nouveau en jeu.
De manière assez surprenante d'ailleurs, le jeu se laisse découvrir et incite beaucoup à "l'exploration". Pas grand chose à explorer, ne vous excitez pas hein, mais c'est tout de même un plus agréable, récompensé par de nouveaux compagnons de voyage à bord de votre montgolfière qui vous donneront quelques petits bonus.
Bien que le jeu invite plutôt à la contemplation, vous verrez assez vite que maîtriser votre engin volant se révèlera bien utile face aux volées de poudre qui vont passeront sous le nez. De petits changements de trajectoires subtils, de bons réflexes, une rigueur qui se combine bizarrement très bien avec le repos et le calme que l'apparence du jeu semble indiquer. On perds la frénésie des Rausers, mais on gagne en concentration.

Pour ce qui est de la Tragédie du titre, c'est tenez-vous bien... inspiré d'une histoire vraie.
Le roi a promis la main de sa fille à celui qui construirait et ferait décoller le plus incroyable des engins volants. Le Prince Rupert est fier de son ballon... mais les autres prétendants ne l'entendent pas de cette oreille. Et puis il faut dire que le roi est mauvais joueur: il envoie sa flotte et ses canons abattre ce prétentieux garnement et son engin stupide.
L'histoire du jeu se découpe en plusieurs pages que l'on débloque au fur et à mesure de notre avancée au score et dans le monde. Une petite histoire fantasmée et sans prétention qui prête à sourire.

En conclusion c'est un jeu rigolo et plaisant auquel j'ai joué, et que je vous recommande si vous le voyez passer pour pas trop cher :)