OUI, nous sommes en janvier 2016 et au moment où j'écris cette critique et il est difficile de se débarrasser des fans envahissants d'Undertale, déclaré pour certains "jeu à la fanbase la plus toxique du monde." Ok, dès que tu fait des votes pour savoir quel est le meilleur jeu de l'année 2015, que tu dis "vous me conseillez quoi comme nouveau jeu ?" ou que vous parlez un peu des jeux indés, les fans d'Undertale sortent de nulle part (voire directement de derrière votre canapé) pour en parler.
Et il serait vraiment facile de haïr ce jeu si ce n'était ce problème
Le jeu est BON !
Maintenant que je me suis fait le jeu trois fois. (Une fois en neutre, une fois en pacifiste et une fois en génocidaire....) je peux dignement donner mon avis sur Undertale. Bon, je vous raconte pas l'histoire du jeu, l'intérêt résidant surtout dans sa découverte.
Oui, Undertale est original, oui, Undertale est intelligent, oui Undertale est super bien pensé, oui Undertale a de bons personnages secondaires et OUI, Undertale possède une MUSIQUE QUI DÉCHIRE. Surtout, si comme moi, vous aimez la music 8bit et que vous avez passé un temps énormément long à lire les pages de Homestuck, un webcomic pour lequel le créateur d'Undertale, TobyFox a composé quelques musiques. (Si vous vous demandez "quoi, des musiques dans un webcomic ?" il serait temps de jeter un coup d'oeil à Homestuck... eux aussi ont des fans envahissants.)
Mais ce qui me tue surtout dans Undertale, c'est à quel point le jeu joue avec toi. Certains rejettent cela en expliquant que c'est un artifice facile, moi j'y vois au contraire une marque d'intelligence : le concepteur de jeu connait tes attentes et il sait comment tu fonctionne. Le jeu SAIT que tu as l'habitude de faire le bourrin dans les donjons, le jeu sait que tu pense revendre ton fourbi à chaque magasin dans lequel tu te trouve, le jeu sait que tu as tué ce personnage "histoire de voir ce que ça fait" et que tu es revenu à la dernière sauvegarde... il l'a vu et il va te le dire. Et ça, ça fait toujours son choc.
L'une des forces de ce jeu c'est qu'il t'offre trois façon possible de le faire (enfin deux et demi si on veut être honnête) et change radicalement son déroulement selon tes choix. J'avais rarement vu ça autrement que dans un Shin Megami Tensei et encore... De plus, c'est assez bien pensé pour que tu ai envie d'aller vers le chemin du pacifisme dès le début, en te faisant t'attacher aux personnages par des gestes simples. Le fait que le personnage de Tauriel au tout début du jeu, prenne la main du joueur pour le faire passer les énigmes donne un aspect attendrissant qui va directement toucher le joueur avec un graphisme en pixel.
De plus, Undertale ne te pousse à rien.
- Si tu veux jouer au jeu tranquillou, le mode "neutre" fera l'affaire d'un petit week-end.
- Si tu cherche à trouver le véritable sens du jeu et à faire quelque chose de plus corsé, le mode "pacifiste" offre un défi relativement plus dur mais avec une superbe fin et une histoire plus travaillée.
- Et si tu veux essorer le jeu jusque dans ses moindres recoins, jusqu'à accomplir l'innommable, le jeu te le permets... mais tu vas en chier des briques en t'offrant des challenges proche d'un jeu de Danmaku. (Et inutile d'aller pleurer sur la difficulté, le jeu te répète que c'est ton choix et que tu peux à l'envie faire "reset.")
Le jeu fourmille de tonnes de détails et de secrets cachés qui font que refaire le jeu fait vraiment partie de l'expérience Undertale (s'inspirant en cela à ce qu'avait offert Binding of Isaac ... en moins hardcore sur le nombre de fins quand même.) TobyFox sait qu'on va aller sur les wikis consacrés au jeu afin de connaître les différents bonus qui nous avaient échappés la première fois. Ainsi, j'ai découvert plusieurs mois après mon premier run, le gag du "Mode Hard" ainsi que l'arrivé d'un patch additionnel qui a changé mon expérience de jeu (enfin, un dialogue, mais ça surprend) entre deux partie. Et ça, ça fait toujours son petit effet.
Les fans sont sympas et les haters sont des cons.
On peut difficilement blâmer la fanbase d'être enthousiaste sur ce jeu. Tout au long de mon temps à parcourir le jeu, j'ai vu des tonnes de mèmes, d'images comiques, de parodies, de tutoriels (notamment pour la voie génocidaire) et des tas de reprises chouettes de l'OST du jeu sur YouTube. Une fois embarqué, on a TELLEMENT de bonus de la part de la communauté et c'est ce qui m'a donné la détermination nécessaire de finir le combat imbitable dans lequel je m'étais engagé.
Par contre, les mauvaises critiques de ce jeu sont :
- Soit des critiques fades de gens qui ont commencés le jeu mais ne sont pas allé plus loin : soit parce que l'univers ne leur disait rien, soit parce qu'ils aiment pas les jeux à dialogues ou que le système de jeu à base de "danmaku entre les dialogues" n'était pas leur truc. Bon soit.
- De purs trolls haters qui veulent faire baisser la note sur Sens Critique avec des arguments du style "c'est moche le 8bit" "je fais mieux sur RPG-maker" ou "c'est un jeu pour fragiles." A mon avis, le terme "fragile" est en ce moment en train de remplacer le mot "tapette" ce qui donne le niveau de ce genre de critiques.
Une des critiques des haters est que le jeu est un repompagne de Mother (ou Earthbound begginnings) RPG japonais sortie en 1989 sur Famicom et que les fans d'Undertale feraient mieux de jouer à l'original plutôt qu'à la copie. Sauf que MOI, j'ai joué, fini et apprécié Mother (il y a de cela 4 ans) et que si le jeu est effectivement une source d'inspiration d'Undertale (TobyFox ne s'en cache pas) la trame n'a rien à voir. Et surtout, malgré toute l'affection que je porte à Mother, comme tous les JRPG des années 80 son gameplay est celui d'un Dragon Quest like se situant dans le monde moderne, il est parfois assez répétitif et son scénario est loin d'être très clair.(Mais c'est sans doute l'un des meilleurs RPG sortie cette année là...)
A tout prendre, je préfère rester avec les fans du jeu à m'amuser à partager des fan-arts de Sans et des cover de Megalovania ! Et toc !