Un jeu au grand coeur
Critique publiée à l'origine sur Etoile-et-champignon.fr Yakuza 7 (sous-titré Like a Dragon) est notre première incursion dans la série, et c’est une belle découverte : celle d’un jeu à forte...
Par
le 9 déc. 2020
17 j'aime
Après un rapide essai de la licence à travers Yakuza 0 malheureusement non traduit, ça m'a suffisamment convaincu de prendre ce Yakuza : Like a Dragon aka le meilleur nouveau jeu de lancement sur les consoles next-gen. Bon ok, la licence n'est pas du tout une claque graphique "next-gen" mais au moins on profite d'un jeu sans temps de chargement. On a ainsi jamais le temps de lire les astuces qui normalement s'affichent pendant ces transitions, parfois c'est dommage quand comme moi on débute véritablement dans la licence.
Mon premier RPG
Yakuza 7 est en effet mon premier RPG et c'est à prendre en compte dans mes critiques qui pourront se révéler stupides par moment puisque je n'ai aucune référence dans le genre. J'ai généralement une hantise de toutes les interfaces qui concernent l'amélioration des personnages dans un jeu, de même que je ne perds quasiment jamais de temps dans les activités annexes et secondaires sauf si ça se trouve sur ma route. Bref, je joue pour qu'on me raconte des histoires.
Alors forcément, sans repère j'avais "laissé tomber" certains éléments importants du jeu dans un premier temps. Les combats, y'en a trop. Surtout dans les donjons (y'a un passage très ennuyant) et dans la rue où je cherche la moitié du temps à les éviter mais les rues sont étroites. Mais c'est je crois inhérent au genre pour faire progresser son perso. Et après une dizaine d'heures de jeu, j'ai compris que je devais changer ma méthode de jeu car j'ai besoin des combats pour gagner de l'argent, pour améliorer mes persos (chose qui ne m'intéresse pas des masses) et ne pas me faire défoncer sur de rares missions principales. Je me suis fait surprendre là-dessus quand j'ai perdu pour la 1ère fois contre un boss parce que j'étais équipé comme un abruti. Et en plus de ça, on perd la moitié de notre argent à chaque défaite (argent que je n'avais jamais déposé à la banque). Bref, ça faisait bien depuis la génération X360 que je n'avais pas fait des "quitter le jeu" pour relancer une sauvegarde manuelle !
Quand j'ai mieux compris ça, j'ai en revanche su m'adapter et ça n'a plus été un frein pour diverses raisons. Pour du combat (activité vidéoludique peu passionnante), le système de combats au tour par tour est plutôt agréable et je ne vois aucune meilleure alternative à ce qu'ils ont fait. Les quelques touches d'humour à travers les attaques et la défense sont notamment bien intégrées. Face à de bons ennemis un peu plus loin dans le jeu, on prend plus facilement du plaisir puisque cela nous impose enfin un peu une réflexion tactique. De plus, soit les récompenses sont plus gratifiantes soit ce sont des adversaires trop faibles qu'on explosera en 1 ou 2 coups. Et au pire, on peut laisser les combats se faire en auto (très bonne idée). C'est ce que j'ai surtout fait sur les 15 premières heures.
Les mini-jeux
Un autre moyen de gagner de l'argent et/ou des récompenses passe par les nombreuses activités annexes où les développeurs peuvent laisser place à une grande imagination pour faire n'importe quoi. Comme je l'ai dis en début de critique, ça me passionne rarement dans un jeu. Le karting, c'est sympa une fois mais ça reste du gameplay trop basique pour y passer du temps, les jeux de société japonais je m'en fous. A part le mini-jeu de gestion d'entreprises (très bien mais pas du tout suffisamment expliqué), les tests de QI (mais ça fait chier les frais d'entrée en début de partie), le karaoké (c'est toujours hyper efficace), exceptionnellement le cinéma et les fléchettes, rien ne retient plus durablement mon attention. Mais avec les plus appréciables que je viens de citer, bout à bout ça fait déjà de nombreuses heures passées sur des mini-jeux. Pour peu que votre intérêt soit plus grand que le mien pour le poker, les courses de karting, etc, vous n'en finirez jamais.
Les relations sociales
Une autre partie de notre temps peut se destiner à l'amélioration de nos relations sociales avec les autres personnages de la bande. Pareil, j'en avais pas compris immédiatement l'intérêt. Par exemple comme un abruti (bis) je guérissais mes amis avec des médocs achetés (rapide, efficace) alors qu'aller dans un resto est bien plus rentable : c'est moins cher, ça guérit intégralement et c'est le meilleur moyen d'améliorer la personnalité d'Ichiban Kasuga ainsi que les relations avec les amis pour lesquels on s'attache de plus en plus. C'est même nécessaire pour débloquer l'accès à certaines quêtes secondaires. La meuf Saeko qui arrive un peu plus tard est très cool et assez marrante, j'aime un peu moins le personnage de Nanba que ce soit son histoire ou ses caractéristiques en combat. Mais globalement, quand on est au Survive Bar on a envie d'écouter les histoires personnelles de chacun d'entre-eux, ou des discussions plus générales et second degré qui se déclencheront dans la rue. Dommage que le jeu soit techniquement en retard avec un rendu assez peu vivant des expressions faciales.
Durée de vie
J'ai insisté sur quelques points qui peuvent sonner davantage comme des reproches que la réalité puisque je n'exclue pas du tout ma part de culpabilité en tant que noob du RPG. Si j'ai échoué sur la logique de certaines choses (mais c'est normal), le jeu et sa dimension RPG n'en reste pas moins très accessible et pas du tout décourageante (surtout avec ce second degré, encore une fois). Parfois j'ai douté en pensant que le jeu allait définitivement m'emmerder, par exemple quand il faut passer des heures dans l’arène de combats en vue du Boss du Chapitre 12. Mais à chaque fois le jeu a trouvé la parade pour renouveler mon intérêt et le fun : les nouvelles caractéristiques débloquées, les récompenses de combats, les discussions, etc.
L'Histoire
Finalement, la tendance se serait peut-être même inversée un peu entre mon intérêt pour la narration et tout ce qui gravite autour. L'Histoire de Yakuza part très bien les premières heures jusqu'à la sortie de prison de Kasuga, la transition vers un personnage un peu déjanté (et ses célèbres cheveux bouclés) est bien amenée. On pouvait se poser la question devant les trailers : l'humour du jeu n'est jamais un frein à la crédibilité du scénario principal qui sait d'ailleurs s'approcher de quelques sujets sérieux. Il y'a même du passage "émouvant". Ça finit néanmoins à se diluer un peu trop avec les enjeux des différentes mafias. Autour du dixième chapitre des événements ressuscitent l'intérêt Kasuga a t-il été trahi ? Et si non, pourquoi ? avec de grandes révélations dignes du 7ème art. Dans les petits défauts techniques, on notera simplement ce mix un peu étrange de différentes cinématiques in et off game. Il faut dire que le jeu est extrêmement bavard et que cela représenterait un travail titanesque de tout porter en cinématique off game... Sinon, en plus d'être le premier Yakuza sous-titré en français, celle-ci est de grande qualité : l'humour est bien retranscrit, les fautes d'orthographes et de grammaires absentes.
Conclusion
En bref, c'est un jeu incroyable qui m'a ouvert avec brio à un genre dont j'étais pourtant réfractaire. Mes quelques doutes au cours de l'aventure ont toujours été vite balayé par l'ingéniosité des développeurs de Yakuza : Like a Dragon pour ne jamais rendre l'aventure rébarbative. Même après avoir terminé l'Histoire en une cinquantaine d'heures, j'y suis repassé des dizaines d'heures dessus pour le plaisir.
Points forts
- Un RPG complet et facile à prendre en main même pour un novice.
- Excellent équilibre entre le ton sérieux de l'Histoire et l'humour réussi du reste.
- Des personnages attachants, drôles et même parfois émouvants.
- Un système de combats plutôt malin, et qui peut même s'automatiser.
- 50 heures de jeu minimum sans s'ennuyer. Et bien plus si affinités.
- Une traduction française impeccable.
- Aucun temps de chargement (on en rate les astuces à lire).
- Plein de mini-jeux et aucun "raté"...
Points faibles
- ... même si ça reste parfois limité et/ou quelconque.
- Quelques longueurs (notamment le "donjon" en sous-sol).
- Une Histoire moins "cinématographique" qu'un "Mafia".
- Pas très next-gen, on voudrait de meilleures expressions faciales.
- Les transitions maladroites entre dialogues de cinématiques in et off-game.
- Les bruitages énervants quand on tape inévitablement dans les passants.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes , Mes Jeux Xbox One / Series X, Les meilleurs jeux de la Xbox One, Mes GOTY (1997-2024) et Les jeux auxquels vous avez le plus joué
Créée
le 12 déc. 2022
Critique lue 565 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Yakuza: Like a Dragon
Critique publiée à l'origine sur Etoile-et-champignon.fr Yakuza 7 (sous-titré Like a Dragon) est notre première incursion dans la série, et c’est une belle découverte : celle d’un jeu à forte...
Par
le 9 déc. 2020
17 j'aime
Garanti sans spoil. Yakuza 7 nous promettait un renouveau, via un changement de personnage, changement de décors (Yokohama) et surtout, un changement de genre (passage au JRPG tour par tour). Est-ce...
Par
le 4 avr. 2020
11 j'aime
3
Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations et vidéos sur mon blog. Yakuza fait partie des licences dont j’ai entendu les éloges à maintes reprises : fresque gigantesque ayant débuté sur...
Par
le 21 janv. 2021
6 j'aime
2
Du même critique
Bénéficiant d'un assez gros buzz, certainement dû aussi à son mode de diffusion via Netflix (on aime en dire du bien), je me suis donc lancé dans la série Orange is the New Black avec déjà quelques...
Par
le 11 août 2013
45 j'aime
31
My Mister est la nouvelle série du directeur Kim Won-Seok, également illustre directeur de l’exceptionnel « Mad Men » coréen moderne Misaeng (lire ma critique) puis de Signal (lire ma critique). A...
Par
le 19 oct. 2018
27 j'aime
5
Comme le dit le synopsis, Reply 1988 raconte "la vie quotidienne de cinq familles, habitant toutes dans le même quartier de Séoul". C'est d'une pureté aussi simple que cela, sans intrigue pourrait-on...
Par
le 29 mars 2020
20 j'aime