Je ne vais pas beaucoup m'étendre sur sur ce deuxième opus et pour l'essentiel je renvoie à ma critique d'Innocence : https://www.senscritique.com/jeuvideo/a_plague_tale_innocence/critique/207422197
Graphiquement (et artistiquement) il faut avouer que c'est vraiment magnifique, le jeu m'a laissé l'impression de franchir une étape en la matière. Si la configuration requise est élevée elle ne me semble pas déplacée vu le résultat affiché (entre 40-50 fps en ultra et en vrai 1920 x 1080 avec mon AMD Radeon RX 6600 : une carte moderne mais loin d'être haut de gamme).
Mais si 400 kilomètres séparent Lyon de Bordeaux à vol d'oiseau la distance ludique qui sépare Asobo d'Arkane est beaucoup plus importante et paraît infranchissable : Requiem est un navet qui n'améliore en rien la formule du premier épisode et offre plus vite ses lacunes en rentrant dans le vif du sujet dès le premier chapitre.
La formule infiltration apparaît datée et le game design est particulièrement grossier. Rien n'a vraiment progressé depuis le premier opus et la formule est exactement la même, si ce n'est la part plus importante des affrontements et l'impression qu'Amicia se transforme progressivement en la Lara Croft du dernier reboot, sans profiter du dynamisme et de la souplesse du gameplay de ce dernier.
Et narrativement le jeu atteint des sommets de médiocrité : les personnages et les dialogues sont ridicules (parfois même pathétiques quand le doublage est à l'avenant), les événements évoquent le pire nanard et tout est évidemment télescopé et prévisible. Le pire étant l'absence totale de préoccupation pour la vraisemblance : il suffit de franchir une porte pour passer du jour radieux à la tempête et d'un quartier calme et chaleureux à une zone en ruines pleine de cadavres. Et il faut moins de temps aux gardes pour investir un lieu qu'il n'en faut à X-Or pour revêtir son scaphandre de combat - mais sans doute ont-ils pris des cours dans Uncharted.
A partir du dernier tiers j'ai commencé à passer les cinématiques tellement j'avais de la peine pour le ou les scénaristes :-(
Je ne comprends pas cet écart entre la maîtrise technique impressionnante et un jeu qui -ludiquement- semble avoir bien 20 ans de retard et n'a pas progressé entre les deux épisodes. La formule se renouvelle tellement peu que j'ai trouvé le jeu bien trop long, le quart final étant vraiment redondant (même s'il m'est difficile d'avoir un recul objectif sur le sujet vu mon peu d'intérêt à ce stade du jeu - je me suis fait violence pour aller au bout mais je suis de nature complétionniste).