Mixez des échecs avec Stratégo, ça fait des choc... euh non, Advance Wars !
Si vous n'avez jamais eu la chance de jouer à ces deux titres fers de lance de la stratégie au tour par tour à l'époque sur Game Boy Advance, Nintendo vous offre cette possibilité aujourd'hui sur Switch avec un peu plus qu'un portage : parlons plutôt de lifting visuel. Voyons s'il vaut la peine de débourser quelques deniers ou si une exploration de votre grenier à la recherche des cartouches GBA ne suffirait pas à satisfaire votre envie d'escarmouche. En attendant, soldats, l'heure est grave ! L'ennemi nous encercle. Faites rutiler vos moteurs, astiquez vos canons, nettoyez-moi ces bottes : il est l'heure de marcher au pas et de faire fléchir l'ennemi !
Zizanie dans la cour de récré
La prouesse de Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp, c'est de rendre accessible au plus grand nombre les mécaniques de grands jeux de stratégie au tour par tour. Sur une carte aux bordures délimitées et au terrain propice à des déplacements plus ou moins compliqués se situent généralement deux camps : le vôtre et celui de l'ennemi. Chacun abrite son quartier général, qui en cas de capture signifie la capitulation immédiate. Et aussi des villes neutres qui une fois capturées augmentent vos ressources. Ainsi que des bases terrestres, navales ou aériennes, pour produire des unités. Chacune ayant ses forces et ses faiblesses envers les unités ennemies qui sont en tout point identiques aux vôtres. Pour faire simple : c'est un pierre-feuille-ciseaux géant. Pour écraser l'adversaire, libre à vous d'être créatif. Vous pouvez l'avoir à l'usure, vous infiltrer derrière ses lignes pour capturer son QG, ou jouer au rouleau compresseur. Si les cartes laissent une certaine liberté, il n'est pas rare de tomber sur des missions où seule une approche précise mène à la victoire.
Tolstoï rit
Lorsque c'est votre tour, à vous de déterminer quelles unités engager dans le combat, lesquelles protéger ou déplacer. Une fois vos actions terminées, c'est au tour de l'adversaire - vous ne pouvez plus rien faire, si ce n'est apprécier les animations de combat (que vous couperez rapidement) et prier pour qu'il n'ait pas vu votre fantassin parti en éclaireur pour tenter une capture rapide du QG... Ah, mince, si, son bombardier l'a vu et l'a exterminé. À chaque tour, votre personnage engrange de l'énergie qui une fois au maximum lui permet de libérer un pouvoir : Andy peut réparer 2 points de chaque unité ; Max voit sa force brute décuplée en combat direct ; Sonja peut scanner la carte et lever temporairement le brouillard de guerre... Les différents généraux proposent une variété d'atouts mais pour en profiter librement il faudra quitter le mode campagne, qui se limite aux trois principaux héros.
Switch à moitié vide ?
D'abord, j'ai naïvement commencé à jouer en tapant du doigt sur mes unités, comme je le faisais à l'époque sur DS au stylet, mais... rien, pas de réponse. Le jeu n'est pas tactile ? Alors qu'il s'y prête particulièrement bien ?! Ensuite, j'ai ouvert l'éditeur de cartes et là je m'en suis donné à cœur joie. Tiens, une petite base par ici, allez, une chaîne de montagnes par-là... Une fois mon œuvre terminée, bon déjà il faut passer par douze menus pour la tester, mais surtout je ne pouvais pas l'uploader à la manière des niveaux de Super Mario Maker 2 ! Non, ces cartes créées à la sueur de mon front ne peuvent être jouées qu'avec mes amis qui possèdent le jeu. Autrement dit : pas grand monde !
La somme de toutes les peurs
Ne nous y méprenons pas, Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est un excellent bundle de jeux. Les deux titres fondateurs (en Europe) de la saga proposent le juste équilibre entre accessibilité et stratégie, sans jamais tomber dans la complexité de menus alambiqués. Avec cette mise à niveau graphique, c'est un bonheur de replonger dans les batailles d'Orange Star. Les regrets viennent plutôt du multi, plus-value indéniable mais grandement limitée par son usage. L'outil de création de cartes devient presque caduc : avec qui partager nos heures de création... ?
Critique intégrale et imagée publiée sur Gamatomic