Souvenirs d’un ex puant

Je me revois encore, le pouce fourré dans ma bouche depuis bien trop longtemps sur les ordinateurs de la bibliothèque municipale.

Je regarde paisiblement mon village égyptien prospérer. Les paysans corvéables a souhait travaillent sans dormir ni manger pour me rapporter toujours plus d’or, bois, nourriture, fer. Je m’en servirais plus tard pour faire des lions de Némée, des harpies des éléphants soldats…

Très satisfait je ne prête même plus attention au temps qui défile et ne pense plus à l’horrible Briac trois postes plus loin. Vétéran adulescent de la bibliothèque municipale qui joue sur la même carte que moi mais dans une couleur différente. Il est imbattable sur touts types de jeux, toutes les récompenses raflés, toute concurrence annihilé il est incontestablement le maître des lieux.

Le temps qu’il passe ici m’impressionne, n’a t-il pas des parents ?

Deux fermetures de bibliothèques dans la semaine et le visage de mon père se contorsionne de façon inquiétante qu’en est il du sien ??

Continuellement courbé, coiffé d’une coupe courte, sa tête est recouverte de petites mèches de couleurs noires agglomérés entre elles à cause de la transpiration. Elles ne sont remarquables que si on n’y prête vraiment attention.

Sa peau est rouge et parsemé de cratères à la pente discontinue ou de petites collines rendu à demi molles par le pus.

Sa bouche et ses dents sont continuellement pleine et imbibé de salive comme si il s’était trop longtemps tut.

De taille moyenne, il camouflait tout son être dans un pull à capuche gris souvent le même, souvent sale. Cette armure importait peu, sa force résidait exclusivement dans la dextérité de ses doigts.

Tout d’un coup, la musique calme qui berçait mes oreilles dans le casque Windows à faible mousse laisse place à une musique martial que je connais bien: on m’attaque.

Briac a senti que je me laissais porté par la profusion de ressources, leurs l’abondance. Mes troupes sont nombreuses mais désorganisés.

Très vite c’est l’hécatombe, une pluie de flèches grecques vient s’abattre sur mes bâtiments les plus importants mes soldats épéistes à proximités appellés par l’appelle du devoir ou par un algorithme stupide fonce en leurs directions. Évidemment c’est trop tard, beaucoup trop loin ils tombent l’un après l’autre sans avoir pu porter le moindre coup d’épée.

Je décide d’abandonner cette partie de ma ville et de réorganiser mes troupes pour une contre attaque. Pendant ce temps Briac narquois lance déjà contre mes villageois abandonnés ses hoplites.

Ils les massacreront tous.

De mon côté ça y est profitant de l’acharnement de ses soldats sur mes bâtiments j’ai reformé les rangs. Les disciples d’Anubis sont là, épaulés par mes chars archers de combats. Plus loin une meute de lions de Némée se tient prête à bondir et tailler en pièce quiconque se dressera devant eux. A dos de zèbre une troupe de soldats massaïs lanciers (oui ce jeu est raciste) se chargera de lancer l’assaut.

Tout est fin prêt, nous avons une chance

Mes massaïs se lancent au combat et slaloment entre les bâtiments en ruines suivis pas cette étrange confrérie guerrière.
Nous nous jetons sur les hoplites et nous tenons bons ils sont nombreux mais n’ont pas là diversités de nos aptitudes, je souris et jette un œil à Briac .

Il sourit aussi.

Tout à coup de l’obscurité je vois surgir une armée de colosses spartiates tous vêtue de superbes armures d’or. Nous sommes condamnés. Tour à tour je vois chacune de mes précieuse unité se faire balayer par les coups de ces formidable soldats, fière il y’a quelque minute mon armée agonise.

Briac dévoile sa série de dents supérieures, désordonnés et imbibés de baves. D’ordinaire si taiseux il s’adresse à moi:

« Tue voir! tu npebssder poas puvoiur teunirrr comptreu moadgq hduejeveveje »

Je ne comprends rien, il est sale, j’ai l’impression de voir sa bave quitter sa bouche pour rejoindre le sol, je me barre de toute façon il est déjà 18h.