Dans un monde de plus en plus mondialisé, le jeu vidéo, en tant que production économique, devient lui aussi de plus en plus standardisé. Ce n'est parfois pas un mal, dans la mesure où on se pose moins la question aujourd'hui de savoir si certains grands jeux vont être localisés en Europe ou non. Ca paraît idiot de dire ça, mais il y a une vingtaine d'année, l'Europe n'avait pu profiter du cultissime et légendaire Final Fantasy VI. Une honte ...
Malheureusement, il y a aussi des côtés négatifs, avec notamment un nivellement par le bas devenu maintenant assez fréquent des productions AAA qui sortent systématiquement sur l'ensemble des consoles de salon pour toucher un public le plus large possible. Possibilité d'accéder à une plus large offre de jeux, donc, mais à une offre disposant parfois d'une personnalité, d'une identité moins affirmée.
La quantité ou la qualité ... L'éternel débat ...
Toute cette petite introduction pour en arriver à Aladdin. On ne présente plus le dessin animé des studios Disney qui a grandement participé à la révolution de l'animation Made in Mickey, dans la mouvance initiée par La Belle et la Bête, et en préalable au summum (selon moi) : le Roi Lion. Un dessin animé coloré, joyeux, drôle, avec la présence bienvenue de nouvelles technologies de l'époque. Un vrai travail d'orfèvre.
La spécificité d'Aladdin, c'est qu'il fut décliné à l'époque sur les deux sœurs rivales : la Super Nintendo et la Megadrive, dans des versions significativement différentes. Ça c'est un pied de nez à la standardisation.
Si la version Super Nintendo était de grande qualité, elle présentait une approche plus classique dans le gameplay comme dans le design du titre. C'est un peu idiot à dire mais à l'époque je l'ai préférée parce que les choix de mécaniques de plate-forme me correspondaient plus. J'étais un enfant de Mario, et je retrouvais dans cette version plus de sensations issues de cette école.
Néanmoins, il faut bien reconnaître que l'Histoire a plus reconnu la version Megadrive, sans doute à juste titre. On ne va pas entrer dans un débat sans fin SNES Vs. MD, mais le hardware de la console de Sega était quand même un poil moins avancé que celui de la SNES. Aladdin sur Megadrive réussit le tour de force d'utiliser l'ensemble des capacités de la console pour la plus grand plaisir de nos mirettes et de nos oreilles. C'est agréable à l'oreille, avec une reprise arrangée des thèmes du film et Aladdin répond plutôt bien aux commandes même si j'ai toujours ressenti une petite sensation de flottement, notamment dans les sauts et les changements de directions, qui ne me convient pas plus que cela.
Mais là où Aladdin a globalement fait l'unanimité, c'est dans le design du titre. Y'a pas à tortiller du cul, Aladdin MD bénéficie d'une vraie patte graphique qui rend singulièrement hommage à l'esprit des milles et unes nuits : le dessin est d'une grande qualité, de même que l'animation des sprites, les décors magnifiques, et ceux-ci fourmillent de petits détails souvent teintés de l'humour du film. Une vraie réussite et une identité qui a réussi à traverser l'histoire et à être gravé dans nos mémoires.
Outre le fait d'être un très bon jeu de plate-formes, Aladdin MD peut se targuer d'être un véritable hommage au dessin animé de Disney, un jeu à l'identité forte et au design sculpté. Il est un titre fort de la Megadrive, qui a réussi à prouver à ses détracteurs ce que la machine avait dans le ventre.